Transfert de la RAC Dupré (Beloeil) à la RAC rue Dieppe (Longueuil) - Des usager·ère·s et des intervenantes mis·es en danger par le CISSSMO malgré les avertissements répétés de l’APTS

28 août 2024

Transfert de la RAC Dupré (Beloeil) à la RAC rue Dieppe (Longueuil) - Des usager·ère·s et des intervenantes mis·es en danger par le CISSSMO  malgré les avertissements répétés de l’APTS - APTS

Longueuil – Pour cause de travaux majeurs dans leur ressource d’origine, quatre usager·ère·s de la résidence à assistance continue (RAC) Dupré à Beloeil ont été transféré·e·s la semaine dernière par le CISSS de la Montérégie-Ouest (CISSSMO) vers une nouvelle ressource transitoire progressive à Longueuil, au risque de leur sécurité et de celle de leurs intervenantes. La nouvelle ressource est à des lumières de convenir au profil de ces résident·e·s, qui vivent avec une déficience intellectuelle (DI) et/ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA) et présentent des troubles parfois graves du comportement (TC ou TGC) pouvant sévèrement compromettre leur sécurité et leur intégrité ainsi que celles des travailleuses de la résidence. Alors que l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) sonne l’alarme depuis plusieurs semaines, les adaptations nécessaires se font au compte-goutte et le milieu de vie est à ce jour encore inadéquat.

Délai de verrouillage des portes des chambres sécurisées obligeant les intervenantes à maintenir celles-ci à la force de leurs bras pendant que les usager·ère·s en crise tentent de les attaquer, lits non fixés au sol au risque de servir de projectiles aux résident·e·s les plus vigoureux·ses, absence d’agent·e de sécurité ou encore ampoules cassées ou cassables à portée de main, les facteurs de risque ne manquent pas à la nouvelle RAC de Longueuil. Les craintes des intervenantes sont d’autant plus vives que des travaux sont encore en cours malgré l’arrivée de ces usager·ère·s très sensibles au bruit, accentuant le risque de désorganisation et, donc, d’agression. Quant aux ballons ITCA (Intervention thérapeutique lors de conduites agressives) sensés maintenir une distance sécuritaire entre l’intervenant·e et la personne en situation de crise, ils sont tout simplement trop petits pour avoir une quelconque utilité dans les couloirs du nouveau milieu de vie. « Quand les travailleuses sont rendues à te dire qu’elles auraient préféré affronter la moisissure et la vermine à la RAC Jauniaux que de risquer de se faire blesser à Longueuil, ça en dit long sur la peur et l’angoisse qui les tenaillent sur leur milieu de travail », rapporte Isabelle Mantha, représentante nationale de l’APTS en Montérégie.

Cet aménagement déficient ne pose pas seulement des risques pour la sécurité des travailleuses mais aussi pour celle des usager·ère·s. À la RAC Dupré par exemple, où ont été laissés trois usagers présentant des TGC malgré les travaux très bruyants, on craint que ceux-ci s’infligent des blessures à cause de leur hypersensibilité auditive. « On constate une augmentation de 220 % d’usager·ère·s avec des besoins en RAC et les investissements nécessaires ne sont pas là. Le gouvernement s’attend à ce que les usager·ère·s en niveau de soins alternatif soient pris·es en charge dans les 48 à 72 heures à la suite d’une hospitalisation, ce qui oblige le CISSSMO à constamment improviser pour trouver des places, quitte à ce que le pairage ne soit pas adéquat. Mais plus on travaillera avec des bouts de chandelles, plus les usager·ère·s mettront de temps à gagner en autonomie, et plus longtemps ça prendra pour libérer des places pour de nouveaux·elles arrivant·e·s. À force de pelleter le problème en avant, on met tout le monde en danger, y compris des personnes vulnérables qui - commodément - ne disposent ni de la voix ni de la visibilité qui permettent d’être traité·e dignement », conclut Isabelle Mantha.

À propos de l’APTS

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) regroupe et représente plus de 65 000 membres qui jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement des établissements du réseau. Nos gens offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s’adressent à l’ensemble de la population.