Un réseau fort, c’est quoi?
24 mars 2023
L’insatisfaction de la population du Québec vis-à-vis de l’état actuel du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) est palpable. Après tant de promesses brisées de mettre fin aux listes d’attente ou de donner l’accès à un médecin de famille à tou·te·s, il va sans dire que la suspicion est de mise lorsqu’un gouvernement prétend «régler» les problèmes du réseau.
Pourtant, le gouvernement Legault persiste en proposant des solutions élimées dans son Plan santé (contrôle des coûts, fausse décentralisation, élargissement de la participation du secteur privé, etc.). Heureusement, l’APTS a une tout autre vision du réseau. Elle la détaille dans sa plateforme politique et s’apprête à la promouvoir par le biais de sa campagne « Une alliance forte pour un réseau fort ». Portrait du réseau auquel les Québécois·es ont droit et présentation des principes qui devraient guider tout gouvernement soucieux d’améliorer la situation du RSSS.
Un réseau fort, c’est d’abord un réseau à échelle humaine où la voix de tou·te·s est prise en compte.
Pour l’APTS, il ne fait aucun doute que ce sont les travailleur·euse·s qui ont le véritable pouls de ce qui se passe sur le terrain et des besoins des Québécois·es. À ce titre, les personnes salariées devraient être les premières actrices de tout véritable changement. Pourtant, elles sont depuis trop longtemps reléguées au rôle de simples exécutantes, tandis que les citoyen·ne·s et les usager·ère·s se trouvent exclu·e·s des débats. Il est important que les décideurs politiques reconnaissent qu’un réseau trop centralisé se prive de l’apport de ceux·celles qui y œuvrent et de celui de ses bénéficiaires. Il est urgent de rapprocher l’administration de leur réalité. Revaloriser les lieux d’implication citoyenne au sein du réseau est donc au cœur de nos préoccupations, tout comme l’accroissement de la participation des salarié·e·s.
Un réseau fort, c’est également un réseau capable d’offrir une amélioration notable des conditions de travail de son personnel.
Pour attirer et garder des personnes aptes à répondre aux besoins de la population, l’époque où le gouvernement pouvait compter sur le seul dévouement de ses employé·e·s est révolue. En raison du contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre, aucune reconstruction du réseau ne peut se faire si Québec ne s’attaque pas sérieusement aux écarts de rémunération qui désavantagent les salarié·e·s du public vis-à-vis de ceux et celles du secteur privé.
Un réseau fort, c’est un réseau que l’on ne sacrifie plus sur l’autel de l’équilibre budgétaire.
Il faut des budgets protégés de tout retour à l’austérité – qui s’ajustent en fonction des besoins populationnels et non selon le périmètre comptable de l’État – pour que le réseau retrouve de la stabilité. Le gouvernement peut bien bomber le torse en évoquant les sommes importantes qu’il investit en santé et dans les services sociaux, elles sont toujours trop faibles pour régler les problèmes auxquels nous faisons face.
Un réseau fort, c’est aussi un réseau qui innove, non pas en mimant le fonctionnement d’une entreprise inscrite en bourse mais plutôt en se développant au rythme de notre société.
Si, par exemple, les enjeux de santé mentale ont pu être mis de côté il y a 50 ans lors de la fondation du RSSS, il est dorénavant incontournable de développer au public les services qui y sont liés. Dans la même lignée, pensons aux soins dentaires qui sont monopolisés par le privé, comme si les dents étaient moins importantes qu’un bras ou une jambe!
Finalement un réseau fort, c’est un réseau public, gratuit et accessible.
Alors que l’avènement d’un système à deux vitesses se cristallise à mesure que le recours au privé s’accroît au Québec, il est essentiel de revendiquer que chacun·e puisse recevoir les soins et services publics requis au moment approprié. C’est l’essence même du droit à la santé, tant physique que psychologique.
Rédaction: Phillipe Hurteau
Source: BleuAPTS