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16e bilan annuel des DPJ : une situation qui justifie d’en faire davantage dès maintenant

01 octobre 2019

Image 16e bilan annuel des DPJ : une situation qui justifie d’en faire davantage dès maintenant

Chandler - « Les plus récentes statistiques annuelles concernant le nombre de signalements faits auprès de l’ensemble des directions de la protection de la jeunesse (DPJ) confirment encore une fois que la situation globale se détériore. Et, jusqu’à maintenant, les mesures annoncées en juillet dernier par le ministre Carmant e semblent pas capables d’endiguer la pression sans cesse croissante qui afflige le réseau de la DPJ, de la réception des signalements jusqu’à la fin des interventions. »

C’est ce qu’a exprimé aujourd’hui Guylaine Michel, représentante nationale de l’APTS dans la région de la Gaspésie et des Îles de la Madeleine, en réaction au 16e bilan annuel des directeurs de la DPJ rendu public la semaine dernière. Ce bilan fait état, dans la région, d’une hausse de 6 %, des signalements traités par rapport à l’an dernier et d’une diminution de 9 % des signalements retenus.

En ce qui concerne la baisse estivale du nombre de signalements dans l’ensemble de la province, prétendument attribuable aux 47 M $ annoncés l’été dernier, il importe de relativiser les choses pour trois raisons, prévient Guylaine Michel. Primo, le nombre de signalements diminue toujours en été. Secundo, de telles diminutions sont souvent le résultat du travail intensif d’équipes de travail temporaires afin de faire diminuer la pression. Tertio, lesdits investissements sont encore trop récents pour avoir produit de tels effets… si jamais ils les produisent.

Pour l’heure, explique la représentante nationale de l’APTS, cet argent permet essentiellement de transformer des postes à statut précaire en postes permanents (un processus qui n’est pas terminé). « Une bonne nouvelle pour les titulaires de ces postes, convient Guylaine Michel, mais c’est loin de suffire. Il n’y a pas plus de bras pour faire le travail sur le terrain et il n’y en aura pas à court terme, déplore-t-elle, et voilà que ce bilan nous apprend que la charge de travail continue d’augmenter. Il faudra donc que Québec en fasse davantage si on veut juguler le problème, une lecture que font certains directeurs de la protection de la jeunesse. »

L’APTS déplore également le fait que les changements apportés visent prioritairement une réduction des listes d’attente. «Pendant ce temps, rappelle Guylaine Michel, les intervenant∙e∙s doivent composer avec une charge de travail excessive alors qu’il leur faut gérer des situations difficiles et souvent très délicates, car bien que le nombre de signalements soit en hausse depuis plusieurs années dans la région, le nombre d’intervenant∙e∙s sur le terrain est demeuré sensiblement le même. Une véritable amélioration doit passer par la réduction, voire l’élimination de cette surcharge et une meilleure organisation du travail. De plus, des mesures pour retenir et attirer le personnel ainsi que l’élimination de la violence faite aux intervenant∙e∙s sont des priorités dont il faut s’occuper expressément, selon la représentante nationale, car le taux de roulement des membres en centre jeunesse au CISSS de la Gaspésie s’élève à près de 11 % pour 2018 et 20 % ont quitté définitivement leur emploi au cours de la dernière année. C’est une situation assez préoccupante. »

L’APTS a déjà fait savoir qu’un total de 270 millions $ seraient nécessaires pour répondre à l’ensemble de ces besoins. Les services se sont systématiquement désagrégés au fil des ans sous l’effet des compressions budgétaires et du sous-investissement, et ce, tant en première ligne que dans les centres jeunesse. « L’édifice est sérieusement délabré, déplore Guylaine Michel. Dans ces conditions, je vois mal comment les directeurs de la protection de la jeunesse pourront relever le défi qu’ils se sont donné d’infléchir la tendance et d’offrir un monde meilleur à nos enfants. Sans investissements supplémentaires conséquents, ça reste un vœu pieux. »

Rappelons que la présidente de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, Régine Laurent, a récemment souligné que la commission n’hésiterait pas à produire des recommandations préliminaires si des solutions évidentes apparaissaient en cours de route. Pour l’APTS, ce 16e bilan des directeurs de la protection de la jeunesse et les limites apparentes des investissements annoncés en juillet dernier imposent une solution évidente : investir davantage tout de suite. « Ne pas le faire, prévient Guylaine Michel, équivaut à " tabletter " les enfants du Québec, pour reprendre la crainte récemment exprimée par madame Laurent. Personne ne veut d’un autre Granby. »

Tout n’est pas sombre cependant, souligne la représentante de l’APTS. L’événement survenu en Estrie a contribué à ouvrir des yeux et à améliorer les canaux de communication. « Un dialogue que nous n’avions pas eu depuis longtemps entre employeur et syndicat s’installe, se réjouit Guylaine Michel. La communication, la collaboration et la transmission d’information sont essentielles à la protection des enfants. Leur absence est souvent montrée du doigt dans les DPJ. Tant mieux si un changement de culture s’opère à cet égard, le mérite en revient au ministre Carmant », de conclure
la représentante de l’APTS.

À propos de l’APTS
L'Alliance du personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux (l'APTS) regroupe et représente quelque 55 000 membres qui jouent un rôle indispensable au sein des établissements du réseau. Nos gens offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s’adressent à l’ensemble de la population. Dans la région de la Gaspésie et des Îles de la Madeleine, l’APTS regroupe près de 900 membres, dont les intervenant·e·s des centres jeunesse.

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