Surchauffe dans les laboratoires: l’APTS sonne l’alarme et interpelle le ministre Dubé
23 décembre 2021
Longueuil – Alors que les laboratoires médicaux fonctionnent à plus de 120 % de leur capacité, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) sonne l’alarme et s’inquiète de la surcharge sans précédent occasionnée par la forte hausse de la demande d’analyses. Cette surchauffe survient au moment même où une pénurie importante de diplômé·e·s en technologie d’analyses biomédicales sévit dans l’ensemble du réseau.
Dans une lettre qu’elle a adressée hier au ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, l‘APTS fait état de la gravité de la situation et l’exhorte à mettre urgemment en place des mesures concrètes qui permettront de soutenir les employé·e·s qui sont au bout du rouleau. L’organisation a d’ailleurs proposé des pistes de solutions au ministre et offert sa collaboration pour résoudre cette situation plus que précaire.
« À 45 000 analyses COVID-19 par jour, les diplômé·e·s en technologie d’analyses biomédicales sont déjà en situation de surcharge de travail et se voient contraint·e·s de faire une quantité importante de temps supplémentaire pour fournir les résultats dans les temps requis. Le 20 décembre dernier, ce sont plus de 54 000 prélèvements qui ont été testés. Nos membres ne pourront pas soutenir ce rythme effréné bien longtemps. Déjà, certain·e·s partent pour une retraite anticipée, se dirigent vers le privé voire même changent tout bonnement de carrière. Le ministre doit intervenir pour que des renforts arrivent sur la ligne de front du dépistage, car les soldat·e·s auxquel·le·s il fait allusion se sentent totalement abandonné·e·s par leur gouvernement », a déclaré Sandra Étienne, 4e vice-présidente de l’APTS et elle-même diplômée en technologie d’analyses biomédicales.
Pour l’organisation syndicale qui représente plus de 5 400 membres œuvrant dans les laboratoires publics de toutes les régions du Québec, la situation exige au plus vite une intervention concertée de l’ensemble des parties prenantes, soit le ministère de la Santé et des Services sociaux, les établissements responsables des laboratoires et l’APTS. Pour répondre aux enjeux auxquels sont confronté·e·s les diplômé·e·s en technologie d’analyses biomédicales, cette intervention doit s’articuler autour de 5 axes :
- prioriser les analyses à effectuer pour éviter l’engorgement de nos laboratoires;
- mettre en place des incitatifs financiers pour ramener les diplômé·e·s dans les laboratoires du réseau public et retenir ceux et celles qui songent à partir;
- revoir l’organisation du travail pour diminuer le recours au temps supplémentaire, obligatoire ou non;
- faire une planification rigoureuse des besoins en main-d’œuvre;
- à moyen terme, encourager les finissant·e·s du secondaire à envisager le programme collégial de Technologie d’analyses biomédicales pour assurer une relève et répondre aux besoins de main-d’œuvre du réseau, notamment en incluant celui-ci dans le nouveau programme de bourses du ministère de l’Enseignement supérieur.
« Par le passé, le ministre Dubé a démontré qu’il est capable d’agir rapidement et vigoureusement lorsqu’il est confronté à des situations d’urgence comme celle que l’on vit présentement. En reconnaissant les problèmes vécus par les diplômé·e·s en technologie d’analyses biomédicales, il s’assurera notre collaboration pour trouver des solutions pérennes qui permettront de maintenir un service de dépistage rapide et efficient, et ce au bénéfice de la santé de la population. Notre main est tendue, elle l’est depuis le début de la pandémie », a conclu Josée Fréchette, 1re vice-présidente de l’APTS.
À propos de l’APTS
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) regroupe et représente quelque 60 000 membres qui jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement des établissements du réseau. Nos gens offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s’adressent à l’ensemble de la population.