Remplacer les humains par la technologie pour répondre aux exigences ministérielles de compression budgétaire
7 avril 2016
Grande-Vallée – La direction du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Gaspésie prévoit remplacer d’ici peu les technologistes médicales qui travaillent sur les quarts de travail de soir, de nuit et de fin de semaine du CLSC de Grande-Vallée par un appareil portatif appelé I-STAT. Les technologistes médicales, représentées par l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), estiment pour leur part que cet appareil n’est pas apte à traiter l’ensemble des échantillons dans un service d’urgence. « Il y aura assurément des coûts supplémentaires à absorber, sans compter les inconvénients imposés à la population qui devra se déplacer plus loin et attendre plus longtemps pour recevoir un diagnostic et un traitement », affirme leur porte-parole, Guylaine Michel.
Comme les analyses effectuées par l’appareil I-STAT ne couvrent pas la totalité des tests qu’ils ont l’habitude de demander en situation d’urgence, les médecins devront ajuster leur pratique médicale en conséquence. Les patients pourraient ainsi être appelés à se rendre à Gaspé pour certains tests nécessaires au diagnostic. En outre, il reviendra au personnel infirmier d’effectuer les analyses sur l'appareil I-STAT, une responsabilité qui s’ajoute à leurs nombreuses tâches, et un stress supplémentaire en situation d’urgence. À ces inconvénients s’ajoute l’incertitude quant aux économies réelles à tirer de ce projet d’automatisation.
Il faut en effet prendre en compte les coûts liés à l’achat de l’appareil et de ses réactifs, ainsi qu’à son entretien, les frais de déplacement ou de transfert en ambulance vers Gaspé, les coûts associés à la reprise des prélèvements ou aux hospitalisations des patients non sécurisés ne pouvant être retournés chez eux sans risque, etc. Le syndicat aimerait connaître le bilan de la réorganisation de même nature réalisée sur le site de Murdochville.
Cette réorganisation des services du laboratoire de Grande-Vallée, suscite des interrogations et des insécurités chez nos membres qui dépassent largement les limites de ce seul territoire. Cette automatisation implantée sur les quarts de soir, de nuit et de fin de semaine n’est-elle pas le prélude de la fermeture du service de l’urgence médicale sur ces mêmes quarts de travail sur ce site, et éventuellement sur d’autres?
S’il s’avère que cette réorganisation ne génère pas les économies attendues et que des réponses satisfaisantes ne peuvent être apportées à toutes ces questions, l’APTS demande à la direction de prioriser le maintien des services de laboratoire sur tous les quarts de travail à Grande-Vallée, afin d’assurer l’accessibilité et la qualité des soins de santé. « La population gaspésienne, peu importe l’endroit où elle a choisi d’élire domicile, mérite de bénéficier de la même accessibilité à des soins de santé de qualité que les autres citoyens du territoire québécois », rappelle Guylaine Michel.
À propos de l’APTS
L’APTS représente près de 32 000 membres parmi le personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux, dont près de 500 membres au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Gaspésie. C’est un acteur incontournable du réseau public de la santé et des services sociaux car ses membres représentent plus d’une centaine de titres d’emploi distincts, et occupent des postes professionnels et techniques dans les domaines du diagnostic, de la réadaptation, de la nutrition, de l’intervention psychosociale, du soutien clinique et de la prévention.