Les intervenant·e·s en protection de la jeunesse croulent sous la pression

2 mai 2019

Les intervenant·e·s en protection de la jeunesse croulent sous la pression - APTS

Longueuil – « Je crois pouvoir dire aujourd’hui que l’ensemble des membres de l’APTS est profondément affligé par le drame survenu à Granby, déclare Carolle Dubé, présidente du syndicat qui représente la grande majorité des intervenant·e·s engagé·e·s dans la protection de la jeunesse. Aucun enfant ne devrait souffrir et mourir ainsi dans notre société, c’est à fendre le cœur. » 

Même si elle partage l’indignation de la population qui, en proie à l’émotion, réagit vivement, la présidente de l’APTS en appelle pourtant au calme. Elle croit qu’on aurait tort de jeter tout le blâme sur la direction de la protection de la jeunesse (DPJ). « C’est un milieu extrêmement exigeant au plan émotionnel pour ceux et celles qui y travaillent. Le manque de ressources y est criant alors que le nombre de signalements ne cesse d’augmenter. Nos gens sont à bout de souffle. Ils doivent composer avec des taux de roulement élevés, de fréquents épisodes de violence à leur endroit et un manque de formation et d’encadrement. Ils vivent un stress énorme dont témoignent les taux d’absence en assurance maladie. Pourtant ce personnel a choisi de travailler auprès des jeunes et des familles. Il ne demande pas mieux que de leur offrir un service de qualité et de faire la différence dans leur vie. » 

Consciente des difficultés vécues par le personnel relevant de la DPJ, l’APTS a entamé depuis quelques temps des discussions avec les autorités ministérielles pour améliorer la situation. Cette nouvelle tragédie plaide en faveur d’un examen en profondeur de la mission de protection de la jeunesse et l’APTS entend presser le ministre d’agir rapidement.

« Les intervenant·e·s de la DPJ se dévouent pour les enfants et leurs familles. Il faut mieux les soutenir. Notre syndicat suit de près la réalité de ses membres et appelle les directions d’établissements et le ministère à travailler de concert avec notre syndicat afin d’apporter des solutions », déclare madame Dubé.

« Nous avons des défis majeurs à relever sans délai pour réduire la surcharge de travail, assurer la sécurité et prévenir l’épuisement professionnel. En améliorant les conditions de travail de des intervenant·e·s, nous pouvons leur donner les moyens d’offrir une qualité et un niveau de service que les jeunes et leurs familles sont en droit de recevoir. C’est ce que la population souhaite », de conclure la porte-parole syndicale. 

À propos de l’APTS
L'Alliance du personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux (l’APTS), composée de femmes à 86 %, représente quelque 55 000 membres qui jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement des établissements du réseau. Nos gens offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s’adressent à l’ensemble de la population.