L'APTS dénonce les ratés de la réforme OPTILAB au CUSM

28 janvier 2019

L'APTS dénonce les ratés de la réforme OPTILAB au CUSM - APTS

MONTRÉAL - Manque de transparence et de communication, installations déficientes, prétendue pénurie de main-d'œuvre provoquant des délais supplémentaires dans l'analyse des échantillons, les ratés s'accumulent dans l'implantation de la réforme OPTILAB au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), dénonce l'APTS.

« La situation est telle, a expliqué Josée Fréchette, représentante nationale de l'APTS au CUSM, que nous avons finalement décidé de présenter nos doléances au conseil d'administration de l'établissement, réuni aujourd'hui à l'Hôpital général de Montréal. Dans certains cas les problèmes vont jusqu'à compromettre les délais d'analyse pour le diagnostic de maladies importantes qui exigent des résultats rapides. Ça dépasse les bornes. »

C'est notamment ce qui arrive à l'Hôpital général du Lakeshore et au Centre hospitalier de St. Mary dont les laboratoires relèvent du CUSM, explique Josée Fréchette. Le manque de personnel à cet endroit fait en sorte, certains jours, que plusieurs sections de laboratoire appelées « bancs de travail » sont fermées par l'administration alors que les analyses qu'on y pratique sont pourtant nécessaires pour confirmer rapidement de possibles diagnostics de maladies graves comme la leucémie.

La situation est d'autant plus aberrante, explique-t-elle, que le manque de main-d'œuvre invoqué par les autorités du CUSM ne tient pas la route. « En avril 2018, le directeur clinico-administratif responsable d'OPTILAB faisait état d'un manque de technologistes médicales. Pourtant, plusieurs de nos membres travaillant dans ces laboratoires nous rapportent que de nombreuses collègues sont inscrites sur les listes de disponibilité et que l'employeur ne les rappelle pas! Cherchez l'erreur… »

Ce n'est pas la seule aberration d'OPTILAB au CUSM. Un centre de réception des échantillons prétendument temporaire est toujours en place deux ans et demi plus tard. L'histoire avait fait les manchettes à l'été 2016. Et pour cause : l'endroit est situé sur les quais de livraison du CUSM, un espace semblable à un garage. On allait y remédier en décembre 2016, disait alors le CUSM, mais ce n'est toujours pas le cas. « On est loin de l'optimisation des services de biologie médicale qui sous-tend OPTILAB », ironise Josée Fréchette, qui rappelle que le CUSM est un hôpital qui a la réputation d'être ultramoderne.

Ce n'est pas tout. Le manque de communication perdure depuis que la réforme est en place, dénonce également l'APTS. « On a dû se battre pour obtenir des rencontres d'information avec la direction, souligne Josée Fréchette, en dépit des belles promesses de transparence des responsables d'OPTILAB au ministère. Ces rencontres d'information n'ont de rencontres d'information que le nom. »

« Les informations sont en effet distillées au compte-gouttes, elles sont vagues et contradictoires et donnent lieu aux plus folles rumeurs. On ne connaît ni les étapes à venir et ni les échéanciers. On reste sourd à nos avis. La plupart du temps, nos technologistes médicales sont placées devant le fait accompli, et on leur fait ensuite de plates excuses. Une gestion aussi bancale n'a rien pour nous rassurer sur le caractère supposément optimal de cette réforme. »

« En présentant nos doléances au conseil d'administration du CUSM, nous voulons également attirer l'attention des autorités ministérielles sur le problème, car ça ne peut plus durer, a fait valoir Josée Fréchette, rappelant que le cabinet de la ministre de la Santé et des Services sociaux se dit actuellement "en réflexion" sur la réforme OPTILAB. Nous voulons nourrir cette réflexion positivement dans l'espoir que des correctifs seront apportés », a conclu la représentante de l'APTS.

À propos de l'APTS

L'Alliance du personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux (l'APTS représente quelque 55 000 membres qui jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement des établissements du réseau, dont plus de 6 200 technologistes médicales qui travaillent dans des laboratoires. Les membres de l'APTS offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d'intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s'adressent à l'ensemble de la population.