Considérations stratégiques : quel public cibler?

28 septembre 2021

Nous serons en congrès dans quelques semaines pour doter l’APTS d’une toute nouvelle plateforme politique qui sera la pierre d’assise de nos prises de position pour les années à venir. Il est important de prendre du recul afin de réfléchir au cadre stratégique dans lequel s’inscrit notre action politique syndicale.

Notoriété APTS

L’efficacité de notre action politique est intimement liée à la notoriété de notre organisation. Nos revendications, tout aussi justes soient-elles, ont peu de chance de trouver un écho favorable dans le public si personne ne nous connaît. À ce chapitre, un sondage commandé chez Léger Marketing nous indique que 44 % des Québécois·es connaissent l’APTS. De ce nombre, 28 % nous sont favorables à notre endroit alors que 16 % ont une opinion défavorable.

Ces résultats indiquent que nous restons dans l’ombre d’autres organisations plus anciennes (FTQ, FIQ, CSQ, etc.) mais que nous occupons une place intéressante puisque nous avons un niveau de notoriété comparable à celui de la FAE. Cette dernière, qui est également une jeune organisation, a l’avantage de représenter un groupe plus homogène et dont le rôle social est très connu.   

Si nous prenons ces données comme point de départ, la question qui se pose est la suivante : dans le 56 % de la population qui ne connaît pas l’APTS, quel public devons-nous cibler en priorité pour augmenter notre notoriété?

Sympathie syndicale

Toujours selon le sondage Léger Marketing, 49 % des Québécois·es ont une opinion favorable envers les syndicats. Rapporté au 28 % d’avis favorable envers l’APTS, cela nous laisse un 21 % de gens qui sont susceptibles de nous aimer mais qui ne nous connaissent pas.

Nous avons là le début de la définition de notre public cible. Lorsque l’on organise une action politique, l’erreur habituelle est de vouloir parler au « grand public ». Un message ne peut, par définition, trouver le même écho chez tou·te·s. Il doit être travaillé en fonction des personnes à convaincre.

Dans notre cas, nous n’avons pas encore fait le plein d’appuis possibles. Pour y arriver, il reste à mieux définir où ils se trouvent.   

Les 18-34 ans

Le couplage de deux éléments peut nous aider en ce sens : le segment de la population ayant à la fois une opinion favorable envers les syndicats et qui est incapable de bien définir le rôle de ceux-ci.

C’est, en quelque sorte, l’équivalent d’un « champ libre » à occuper prioritairement. 

Il s’agit essentiellement des personnes appartenant au groupe démographique des 18-34 ans. Si le renforcement de l’efficacité de notre action politique passe par une amélioration de notre notoriété, ce sous-groupe s’avère une « cible » intéressante. Reste alors à adapter nos messages en conséquence. Pour ce faire, nous devons définir les attentes spécifiques de ce segment de la population vis-à-vis d’un syndicat du secteur de la santé et des services sociaux.

Mais ceci n’indique pas qu’il faille se désintéresser du reste de la population. L’idée est davantage de nous donner de l’espace pour réfléchir stratégiquement à nos messages : quel est le public qui offre le meilleur potentiel d’écoute?

Reste ensuite à faire le travail plus difficile : écouter les gens, leur parler, les convaincre.

Philippe Hurteau, responsable à la recherche