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Bilan 2017-2018 de la DPJ-CISSS de la Gaspésie: Une vision très partielle de la situation

10 octobre 2018

Bilan 2017-2018 de la DPJ-CISSS de la Gaspésie: Une vision très partielle de la situation - APTS

GASPÉ – « Ce bilan offre une vision très partielle de la situation au Centre jeunesse de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. Les chiffres que nous avons montrent que la réalité est beaucoup plus difficile sur le terrain. Les intervenant·e·s sont à bout de souffle et doivent composer avec des taux de roulement élevés, un manque de ressources chronique, des dossiers qui s’accumulent et de nombreux retards. »


Ainsi a réagi Guylaine Michel, représentante nationale de l’APTS en Gaspésie, au bilan 2017-2018 qu’a déposé aujourd’hui la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) du CISSS de la Gaspésie, soulignant à quel point la pression sur le personnel est énorme et l’environnement de travail de plus en plus exigeant.


Pour l’année 2017-2018, le taux de roulement s’est élevé à quelque 14 % et les départs à tout près de 11 %, indiquent les chiffres disponibles. « Bon nombre d’éducateur·trice·s ne font que passer avant de trouver un emploi ailleurs ou carrément de se réorienter, déplore Guylaine Michel. Les centres jeunesse peinent à retenir leur personnel, tout particulièrement les jeunes recrues. »


Cet exode a des effets déplorables sur les jeunes et leurs familles, qui doivent alors composer avec un niveau de service considérablement réduit lorsqu’ils et elles sont pris en charge à la suite d’un signalement. Conséquence, la situation des enfants se détériore, les suivis se prolongent et le nombre de placements augmente.


Au Centre jeunesse du CISSS de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, le personnel est clairement en surcharge. En 2017-2018, faute de ressources humaines, plusieurs intervenant∙e∙s avaient sous leur responsabilité de 20 à 28 enfants quand la norme est de 18. Les dossiers s’accumulent, les intervenant·e·s peinent à répondre à la demande, les gens sont épuisés. En juillet dernier, par exemple, le pourcentage du personnel en congé de maladie s’élevait à près de 12 %.


Pour l’APTS, il est urgent de s’attaquer à ce problème, qui prend les allures d’un fléau, spécialement en Gaspésie. « Il faut impérativement trouver des solutions pour améliorer les conditions de travail de nos membres, plaide Guylaine Michel, afin de leur donner les moyens d’offrir une qualité et un niveau de service que les jeunes et leurs familles sont en droit de recevoir. »


« Les intervenant·e·s du Centre jeunesse du CISSS de la Gaspésie connaissent bien les besoins des usager·ère·s, poursuit-elle. Il faut les écouter. Nous suivons de près la réalité de nos membres sur le terrain et nous appelons l’établissement, ainsi que le Ministère, à travailler de concert avec l’APTS pour mieux identifier les problèmes et, surtout, y remédier efficacement », de conclure Guylaine Michel.


À propos de l’APTS


L'Alliance du personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux (l'APTS) regroupe et représente quelque 55 000 membres qui jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement des établissements du réseau. Nos gens offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s’adressent à l’ensemble de la population. L’APTS réunit 950 membres dans la région de la Gaspésie.