M O I S  D E  L A  S A N T É  A U  T R A V A I L >>>

Santé et sécurité du travail | Le gouvernement Legault veut instaurer un régime sexiste et dangereux dans les réseaux publics

6 octobre 2025

Santé et sécurité du travail | Le gouvernement Legault veut instaurer un régime sexiste et dangereux dans les réseaux publics - APTS

Montréal – Des centaines de travailleuses et de travailleurs ont protesté ce midi à Montréal contre le projet de loi 101 du gouvernement québécois qui prévoit instaurer un régime sexiste et dangereux en santé et sécurité du travail pour les salarié-es en santé et services sociaux et en éducation. Le gouvernement du Québec, le plus grand employeur de la province, s’octroie par le fait même un traitement privilégié, alors qu’il devrait montrer l’exemple en matière de santé et sécurité du travail. Rendre tous les milieux de travail du Québec plus sécuritaires commence avec des règles adéquates et fortes s’appliquant à toutes et tous.

Le 6 octobre 2025 marque les quatre ans de l’entrée en vigueur de la Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail, laquelle prévoit l’implantation de mécanismes de prévention et de participation dans tous les secteurs d’emploi au Québec. Or, des centaines de milliers de travailleuses en seront potentiellement exclues, car le projet de loi 101 prévoit que la vaste majorité des établissements en santé, services sociaux et en éducation, des secteurs à prédominance féminine, n’auraient plus à appliquer ces mécanismes. 

Citations

« Aujourd’hui, nous sommes dans la rue parce que les travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux méritent mieux. Le gouvernement avait promis des mécanismes de prévention et de participation solides, mais leur impose finalement un régime à deux vitesses, injuste et discriminatoire. Nous exigeons une véritable prévention pour protéger celles et ceux qui prennent soin de la population du Québec »

—      Christine Prégent, vice-présidente de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)

« Il est urgent de renforcer le régime de santé et de sécurité du travail dans tous les milieux. Depuis déjà trop longtemps, les gouvernements et les employeurs se concentrent sur le volet indemnisation et privilégient les économies à court terme plutôt que de miser sur la prévention, pensant qu’il suffit de payer pour réparer les lésions du travail. Il faut une fois pour toutes renverser cet état d’esprit et instaurer une culture de prévention forte et audacieuse partout, car la prévention quand c’est bien fait, ça fonctionne et ça rapporte longtemps, autant dans le public que le privé. L’État, comme employeur, devrait d’ailleurs agir en exemple auprès des autres employeurs »

—      Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD)

« Ce qui est bon pour tous les employeurs du Québec ne l’est pas pour le plus gros boss du Québec, l’État employeur. Si le gouvernement Legault ne revient pas sur son intention avec son projet de loi 101, cela confirmera que nous sommes dirigés par un gouvernement sexiste, qui veut s’offrir un traitement préférentiel en refusant à ses propres travailleuses et travailleurs la même protection qu’aux autres ».

—      Caroline Senneville, présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN)

« Avec le projet de loi 101, le gouvernement veut nous ramener à une époque où les emplois féminins étaient de moindre importance. Empêcher le personnel de l’éducation et de la santé, majoritairement des femmes, de participer pleinement à la gestion de leur santé et sécurité au travail, ça revient à créer deux classes de travailleuses et de travailleurs au Québec. Nommons un chat un chat : c’est tout simplement discriminatoire ! »

—      Nadine Bédard-St-Pierre, première vice-présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)

« La santé et la sécurité au travail des travailleuses et travailleurs, quel que soit le milieu de travail, doit avoir la même valeur aux yeux du gouvernement. Or, le projet de loi no 101 crée une disparité dans l’accès aux mécanismes de prévention et de participation et accentue la précarité des conditions de travail des femmes pour les secteurs de l’éducation et de la santé et des services sociaux - secteurs à prédominance féminine et à risque élevé de violence et de lésions professionnelles. Ce projet de loi alimentera et perpétuera la discrimination systémique envers les femmes. Pour une organisation comme la Fédération autonome de l’enseignement qui représente plus de 75 % de femmes, c’est totalement inacceptable et le ministre du Travail doit le retirer »

—      Mélanie Hubert, présidente de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE)

« Les travailleuses de la santé et des services sociaux sont parmi les plus touchées par les lésions professionnelles. C’est donc totalement insensé de réduire les mécanismes de prévention qui les touchent, d’autant plus que cela crée une inégalité flagrante avec d’autres secteurs majoritairement masculins, comme celui de la construction. Le projet de loi 101 est un recul majeur pour la santé et la sécurité des femmes du réseau public et la FIQ demande au gouvernement de faire marche arrière dès maintenant »

—      Julie Daignault, vice-présidente SST de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)

« Provenant moi-même du secteur des services sociaux et considérant que les niveaux d’accident de travail restent très élevés dans les milieux de travail en éducation et en santé, il est tout à fait inacceptable que ce gouvernement envisage d’implanter et de perpétuer des mesures de prévention insuffisantes dans ces milieux. La prédominance féminine de ces milieux de travail explique- t-elle cette orientation du gouvernement ? »

-            Vincent Leclair, secrétaire général du Conseil régional de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) Montréal métropolitain (CRFTQ MM)

« Le projet de loi 101 introduit un processus de négociation vicié, qui bafoue tous les principes d’une médiation juste et équitable, pour régler des litiges dans les dossiers de lésions professionnelles. Des milliers de victimes d’accidents et de maladies du travail perdront leurs droits aux indemnités ou aux traitements à cause de ce processus. Ça ne passe pas ! »

—      Félix Lapan, secrétaire général de l’Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades (UTTAM)

Source :

APTS, CRFTQ MM, CSD, CSN, CSQ, FAE, FIQ, UTTAM