Plan d’action interministériel en santé mentale | Des investissements bienvenus mais qui risquent d’être insuffisants
25 janvier 2022
Longueuil – L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) voit d’un bon œil les investissements de 361 M$ en santé mentale annoncés aujourd’hui dans le cadre du Plan d’action interministériel en santé mentale (PAISM). Ces sommes risquent toutefois d’être insuffisantes pour répondre aux besoins des Québécois·es, alors que la santé mentale faisait déjà l’objet de près du tiers des consultations médicales et que les besoins ne font qu’augmenter. L’APTS s’inquiète particulièrement de l’impact qu’un sous-financement dans ce secteur aurait sur l’accessibilité aux services de santé mentale.
« L’accès à des services de santé mentale ne doit pas varier en fonction de l’épaisseur du portefeuille. Toute la population doit avoir accès rapidement et facilement à des services de qualité. Nos membres constatent que les besoins se multiplient, notamment en raison des restrictions sanitaires nécessaires pour lutter contre la pandémie. Il est donc normal que le financement augmente en conséquence », constate Benoit Audet, 3e vice-président de l’APTS et responsable politique du dossier de la santé mentale.
Se fier à l’expertise des travailleur·euse·s
Lors des consultations gouvernementales, l’APTS avait déjà rappelé l’importance de valoriser l’approche multidisciplinaire et le jugement des intervenant·e·s dans l’organisation des soins en reconnaissant pleinement l’autonomie des professionnel·le·s. « Les équipes multidisciplinaires permettent d’avoir une vision globale afin d’agir non seulement sur les symptômes, mais aussi sur les déterminants de la santé comme le logement, la sécurité financière et alimentaire, ainsi que l’intégrité physique et psychologique de la personne. Le recours au secteur privé pour les services de psychothérapie vient rompre avec cette approche intégrée de soins qui est propre au réseau public », avertit le vice-président de l’APTS.
L’organisation, représentant le plus grand nombre de psychologues, psychoéducateur·trice·s, travailleur·euse·s sociaux·ales et autres intervenant·e·s en santé mentale dans le réseau public de la santé et des services sociaux, s’étonne de ne pas avoir été invitée à rencontrer le gouvernement lors des travaux d’élaboration du PAISM.
« L’APTS, conjointement avec les autres syndicats de la santé, rencontre régulièrement des ministres depuis plusieurs semaines. Notre approche constructive a d’ailleurs été saluée publiquement par le ministre de la Santé et des Services sociaux à plusieurs reprises. Dans les circonstances, il est décevant que le ministre Lionel Carmant n’ait pas saisi notre main tendue pour tirer profit de l’expertise de nos membres », conclut Benoit Audet.
À propos de l’APTS
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) regroupe et représente quelque 60 000 membres qui jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement des établissements du réseau. Nos gens offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s’adressent à l’ensemble de la population.