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Nous sommes technologistes médicales et techniciennes de laboratoire diplômées. Nous travaillons dans les laboratoires du réseau public. C’est grâce à nos efforts que plus de 8 millions de tests de dépistage de la COVID-19 ont été analysés depuis mars 2020. Alors que la menace des variants prend de l’ampleur, nous lançons un cri du cœur. Si le gouvernement continue de faire la sourde oreille à nos demandes, c’est la survie même de nos professions qui est en jeu.

Nous étions submergées par les nombreux chantiers imposés par le déploiement de la démarche OPTILAB avant que le coronavirus n’arrive au Québec. L’objectif de cette dernière était d’améliorer la qualité des services et de pallier une éventuelle pénurie de main-d’œuvre en centralisant les analyses de biologie médicale.

Des laboratoires désorganisés

C’est le contraire qui s’est produit. La réforme a découragé notre relève et a convaincu plusieurs collègues de quitter pour la retraite, pour la pratique privée ou pour réorienter leur carrière. La majorité des laboratoires publics du Québec étaient dans un état de désorganisation généralisée lorsque la COVID-19 est arrivée.

Si la première vague a offert une certaine période d’accalmie à des laboratoires, qui ont bénéficié du délestage, il en va tout autrement depuis. Nous avons dû redoubler d’ardeur depuis l’été dernier afin de répondre à la demande relative aux tests de dépistage de la COVID-19 et de permettre la reprise du plus grand nombre possible d’interventions, de traitements et de déterminations de diagnostic.

Malgré toutes ces difficultés, nous sommes restées au front et avons fait face à tous les impacts quotidiens de la pression que nous subissons. Mais certaines de nos collègues ont été empêchées de travailler en raison d’infection, d’épuisement, de détresse psychologique ou de blessures.

Une situation critique

Le poids de la pénurie d’une main-d’œuvre compétente et diplômée augmente chaque jour. La majorité d’entre nous sommes épuisées, plusieurs sont démotivées et commencent à se désengager alors que d’autres enjeux apparaissent avec la troisième vague. Afin d’identifier les variants possibles, nous devons dorénavant ajouter le criblage des résultats positifs de la COVID-19 à notre charge de travail.

Nous assistons, outrées, à la dégradation de nos conditions de pratique et à la dévalorisation de notre profession. C’est pour ces raisons et pour garantir aux Québécois·es des services de qualité que nous exigeons des actions immédiates et concrètes de la part du gouvernement.

• Reconnaître l’apport essentiel de notre profession en mettant immédiatement en place des mesures de valorisation financière en contexte de pandémie;
• reconnaître publiquement qu’il y aura création de nouveaux postes de techniciennes de laboratoire diplômées au cours des prochaines années, contrairement à ce qui est répété depuis 2016;
• procéder à l’établissement du portrait actuel de la main-d’œuvre des laboratoires et en divulguer les résultats dans le cadre d’une rencontre avec l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS);
• établir un plan d’action complet et concret afin de lutter contre la pénurie de main-d’œuvre dans les laboratoires, comme cela se fait pour les infirmières.

Lettre publiée dans Le Soleil le 16 avril 2021 

Signataires

Grappe / Bulle	Signataires
Grappe Bas-Saint-Laurent / Gaspésie (portion Bas-Saint-Laurent)	Joelle Gauthier Technologiste médicale
Bulle Gaspésie	Nancy Boudreau Technologiste médicale
Grappe Saguenay / Lac Saint-Jean / Côte-Nord / Baie-James (portion Saguenay)	Alain Cousineau Technologiste médical
Bulle Côte-Nord	Luc Verreault Cytologiste
Grappe Capitale-Nationale	Anne Beaupré Technologiste médicale Geneviève Lebel Technologiste médicale
Grappe Mauricie-Centre-du-Québec	Bianca Hamel Technologiste médicale
Grappe Estrie	Isabelle Mantha Technologiste médicale
Grappe Montréal – CHUM	Nathalie Moreau Technologiste médicale
Grappe Montréal – CUSM / Abitibi-Témiscamingue (portion CUSM)	Sandra Étienne Technologiste médicale
Bulle Abitibi-Témiscamingue	Sabrina Turgeon Technologiste médicale
Grappe Outaouais	Denise Roy Technologiste médicale
Grappe Chaudière-Appalaches	Alain Fafard Coordonnateur technique (laboratoire)
Grappe Laval / Lanaudière / Laurentides (portion Laval)	Diane Allard Technologiste médicale
Bulle Lanaudière	Anick Corriveau Technologiste médicale
Bulle Laurentides	Mélanie Bouillon Technologiste médicale Natacha Rivet Technologiste médicale
Grappe Montérégie	Mathieu Leclerc Technologiste médical Mélanie Favreau Technologiste médicale