Soutien à domicile | Rapport "Bien vieillir chez soi" : le gouvernement doit maintenant faire connaître ses intentions

24 janvier 2024

Soutien à domicile | Rapport "Bien vieillir chez soi" : le gouvernement doit maintenant faire connaître ses intentions - APTS

Longueuil – L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a pris connaissance du 4e et dernier tome du rapport sur le soutien à domicile, Bien vieillir chez soi, présenté hier par la Commissaire à la santé et au bien-être (CSBE), Joanne Castonguay. Elle demande maintenant au ministre de la Santé, Christian Dubé, et à la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, de faire connaître leurs intentions à ce sujet dans la suite du déploiement du Plan santé.

Pour l’APTS, le rapport de la commissaire Castonguay contient des propositions intéressantes mais soulève des inquiétudes au sujet du continuum de soins et de services pour les personnes aînées et démontre la nécessité pour le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) de consulter rapidement les acteur·rice·s du réseau dans le cadre du chantier « aînés et personnes vulnérables » du Plan santé.

« On salue la recommandation visant à élaborer une stratégie d’attraction et de rétention du personnel travaillant dans le secteur du soutien à domicile. Ça fait longtemps qu’on le dit, la véritable clé pour développer nos services à long terme, c’est d’en préserver le caractère public, de valoriser les emplois dans notre réseau, d’y offrir des conditions compétitives et d’alléger le fardeau administratif pour le personnel », souligne Robert Comeau, président de l’APTS.

L’organisation syndicale voit également d’un très bon œil les recommandations visant à mettre sur pied des bureaux régionaux de soutien à domicile, dont un destiné à la population autochtone, et que les établissements obtiennent la marge de manœuvre nécessaire pour renforcer leur capacité d’action afin d’offrir des services adaptés aux besoins locaux.

« Ça fait des années que l’on fait valoir l’importance de rapprocher les services des besoins des communautés. On ne peut qu’applaudir ces recommandations visant des services adaptés aux réalités locales. Après de nombreux détournements de leur mission, voici une proposition qui ressemble drôlement à l’esprit original des CLSC! », ajoute Joël Bélanger, vice-président de l’APTS responsable des dossiers CHSLD et soutien à domicile.

Drapeau rouge sur la privatisation

Un drapeau rouge doit cependant être levé. Devant les difficultés du réseau de la santé et des services sociaux à répondre aux besoins d’une population québécoise vieillissante, le rapport présente en effet - entre autres solutions - une ouverture au recours à des entreprises privées pour offrir des soins et des services en soutien à domicile.

« L’ouverture au privé et le principe d’utilisateur-payeur, on a déjà joué dans ce film-là et on en connaît la fin. Au risque de vendre le punch, des entreprises privées vont flairer la bonne affaire et augmenter leur marge de profit à même les fonds publics, tout en recrutant leur main-d’œuvre à même l’expertise développée dans notre réseau public », ajoute Robert Comeau, président de l’APTS.

L’organisation syndicale est également préoccupée par un détournement du but premier des services offerts : la prévention.

« Les professionnel·le·s et les technicien·ne·s qui œuvrent dans le soutien à domicile ne font pas qu’offrir des soins de base. On ne doit pas considérer leurs services comme étant seulement une soupape d’évacuation pour la pression qui pèse sur les CHSLD et le réseau hospitalier. Le soutien à domicile a d’abord et avant tout pour mission de faire de la prévention. Il faut nous donner les ressources nécessaires pour mettre pleinement à profit l’expertise des membres de l’APTS afin de veiller au mieux-être de nos aîné·e·s », conclut Joël Bélanger.

Si certaines orientations du rapport ont de quoi inquiéter, elles démontrent également la nécessité de tenir la rencontre du chantier « aînés et personnes vulnérables », initialement prévue en janvier 2023 dans le cadre des travaux du Plan santé et sans cesse repoussée depuis. L’APTS profite donc du dépôt de ce rapport pour renouveler sa demande au MSSS de consulter les parties prenantes du réseau et de présenter sa vision quant au développement du continuum de soins et de services pour les personnes aînées.

À propos de l’APTS

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) regroupe et représente plus de 65 000 membres qui jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement des établissements du réseau. Nos gens offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s’adressent à l’ensemble de la population.