Sous-investissement dans les centres jeunesse : « Allô, y’a quelqu’un? »

24 mars 2018

Sous-investissement dans les centres jeunesse : « Allô, y’a quelqu’un? » - APTS

Longueuil  – L’APTS demande un réinvestissement dans les services offerts aux jeunes en difficulté. Au cours des dernières années, le gouvernement libéral a sabré dans les centres jeunesse, entre autres, au point de mettre en péril leur mission. Celle-ci, rappelons-le, consiste à offrir notamment des services spécialisés de réadaptation aux jeunes en difficulté et à leur famille. « Notre société s’est dotée d’un système unique au monde, qui a fait ses preuves. Il faut toutefois lui donner les moyens de fonctionner à sa pleine capacité. Les éducatrices, les travailleuses sociales et les équipes qui prennent soin de nos enfants sont à bout de souffle et soutiennent malgré tout un réseau qui souffre de sous-investissement, s’inquiète la présidente de l’APTS, Carolle Dubé. Il est plus que temps de redonner de l’air à nos jeunes et aux personnes qui en prennent soin. »


L’APTS a calculé que, de 2013 à 2017, le nombre de signalements faits auprès de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) a augmenté de près de 10 %, tandis que les budgets n’ont augmenté que de 6,8 %. Résultats : les délais d’attente sont en hausse constante et le personnel est de plus en plus sous pression. « Nos membres n’en peuvent plus de devoir compenser le manque de ressources humaines et financières. Ils nous rapportent qu’il n’est pas rare qu’ils doivent suivre vingt familles en même temps, souvent aux prises avec des problèmes multiples et complexes de toxicomanie, d’alcoolisme, de violence. Ils se saignent à blanc pour éviter le pire aux enfants dont ils ont la charge, mais il y a une limite à ce qu’ils peuvent endurer, s’indigne Carolle Dubé. Le point de rupture est atteint. Il faut agir. »


Depuis 2015, le temps supplémentaire effectué par les intervenants a explosé. Dans certains centres jeunesse, il a grimpé de 33 %. « C’est insoutenable. Les intervenants font ce travail par amour du métier et des enfants qu’ils doivent protéger. C’est pourquoi, dès le prochain budget, il faut mettre des ressources sur le terrain afin de redonner de l’oxygène à nos membres. N’attendons pas que des malheurs se reproduisent, prévient la présidente. Si le Québec est vraiment fou de ses enfants, il est temps de le montrer. »


Pour regarder le témoignage de Nancy Poulin, travailleuse sociale au Centre jeunesse du Saguenay Lac-Saint-Jean, allez au alloyaquelqu’un.com.


À propos de l’APTS


Avec 52 000 membres, l’APTS est un syndicat indispensable du réseau public de la santé et des services sociaux. Elle représente plus d’une centaine de titres d’emploi distincts parmi le personnel professionnel et technique dans les domaines du diagnostic, de la réadaptation, de la nutrition, de l’intervention psychosociale, du soutien clinique et de la prévention.