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Les analyses de laboratoire seront centralisées à l’Hôpital Charles-Le Moyne malgré les risques et les contestations

29 septembre 2016

Longueuil – Le personnel des laboratoires des établissements de santé de la Montérégie a été avisé hier qu’en vertu des directives reçues de Québec dans le cadre du déploiement du vaste projet de réorganisation des laboratoires OPTILAB, la majorité des analyses biomédicales sera transférée au laboratoire de l’Hôpital Charles-Le Moyne, à Greenfield Park.

L’APTS, l’organisation syndicale la plus représentative du personnel de laboratoire, constate avec stupeur que le ministre Barrette a décidé d’aller de l’avant avec son projet de réorganisation des laboratoires OPTILAB. Au cours des derniers mois, plus d’une vingtaine de municipalités de la Montérégie ont pourtant exprimé leur inquiétude par rapport à ce projet. « Les craintes que nous avons formulées ont trait à la prolongation du délai de retour des résultats d’analyse, aux risques d’altération des spécimens et à l’utilisation accrue de véhicules utilisant des combustibles fossiles. De plus, il est évident qu’OPTILAB se soldera par des pertes d’emploi de qualité dans la région », indique Francis Collin, répondant politique pour l’APTS en Montérégie-Ouest.

Qu’à cela ne tienne, les centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est et de la Montérégie-Ouest cèderont la gouvernance de leurs services de laboratoire au CISSS de la Montérégie-Centre, et ce, dès le 1er avril 2017. Les autorités des CISSS reconnaissent que la Montérégie n’est pas encore prête pour ce projet, dit d’optimisation, et que le transfert effectif des analyses et du personnel ne se fera probablement pas avant 2019. Les problèmes d’infrastructures, de transport, de traçabilité et de compatibilité des systèmes informatiques sont loin d’être résolus.

À cela s’ajoute la perspective de pertes d’emploi dues à l’automatisation du travail. « Cette épée de Damoclès qui menace les technologistes médicales n’est donc pas prête de disparaître, déclare Fabienne Chabot, répondante politique pour l’APTS en Montérégie-Est. Les annonces d’hier maintiennent les personnes salariées dans l’incertitude. »

Les technologistes médicales conçoivent mal qu’un ministre, médecin de surcroît, puisse ainsi faire fi des nombreuses mises en garde et appels à la prudence qui lui ont été transmis. « Nous n’avons toujours aucune garantie quant à la sécurité des échantillons et aux conditions de transport. C’est une grande quantité de matière vivante, fragile, prélevée parfois douloureusement, que nous allons mettre dans des boîtes et envoyer à Greenfield Park en se croisant les doigts, expliquent les porte-paroles syndicaux. Nous sommes très inquiets. »

À propos de l’APTS
L’APTS est une organisation syndicale qui regroupe 32 000 Indispensables, occupant des postes professionnels et techniques dans les domaines du diagnostic, de la nutrition, de la réadaptation, de l’intervention psychosociale, du soutien clinique et de la prévention. De ce nombre, 3 200 sont des technologistes médicales. Dans les établissements de la Montérégie, l’APTS représente plus de 4 000 personnes dont 530 travaillent dans les laboratoires.