Hôpital Pierre-Le Gardeur : 1 700 prélèvements sanguins jetés à la poubelle | L’APTS est consternée
19 juillet 2022
Terrebonne– L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) est consternée d’apprendre que quelque 1 700 prélèvements sanguins ont été détruits parce qu’ils n’ont pas pu être analysés à temps, faute de matériel adéquat et de personnel dans le laboratoire. La pénurie de main-d’œuvre s’aggrave en effet dans la région de Lanaudière, comme ailleurs au Québec.
« 1 700 prélèvements de patient·e·s diabétiques ont été jetés à la poubelle à l’Hôpital Pierre-Le Gardeur. Tout ça à cause d’une machine vieillissante et du manque de personnel. Comment pouvons-nous nous assurer que le suivi du traitement de ces personnes soit adéquat dans ces conditions? On parle de 1 700 Lanaudois·es qui devront une fois de plus se déplacer afin de refaire des prises de sang, en pleine période de vacances! C'est inadmissible », a dénoncé le président de l’exécutif local APTS Lanaudière Laboratoires, Martin Lavigne.
La situation est particulièrement inquiétante parce qu’elle risque de se reproduire, faute d’écoute de la part du gouvernement.
« Chaque jour, il entre plus de demandes d’analyses que cet appareil et le personnel sont capables de traiter. C’est un miracle que cette situation ne soit pas récurrente. Qui plus est, les salarié·e·s du laboratoire en question ne disposent d’aucun appareil de remplacement si celui en place flanche. Et comme lorsque les échantillons à analyser ont plus de 10 jours ils sont considérés comme périmés, ils doivent être jetés. Dans cette histoire les technologistes et les technicien·ne·s diplômé·e·s ont perdu une semaine de travail, les médecins aussi; c’est consternant », a poursuivi la représentante nationale remplaçante de l’APTS pour Lanaudière, Maude Fréchette.
La centralisation des laboratoires biomédicaux par le gouvernement en 2017 est pointée du doigt, à juste titre, lorsque l’on parle de la pénurie de personnel dans les laboratoires du Québec.
« La centralisation des laboratoires, plus connue sous le terme d’OPTILAB, est une illusion d’optimisation qui en réalité coupe dans les services de proximité et met à risque la population. Le gouvernement doit faire marche arrière pour la santé des Québécois·es », a ajouté Martin Lavigne.
Pour l’APTS, les événements qui se produisent dans les laboratoires un peu partout sur le territoire québécois sont intimement liés. « La situation à l’Hôpital Pierre-Le Gardeur n’est pas sans rappeler celle que vit le personnel du laboratoire de Gaspé. Je me suis rendue en Gaspésie il y a un peu plus d’une semaine et la situation y était si grave que l’on frôlait le bris de service. C’est malheureusement encore le cas là-bas, de même que dans beaucoup d’autres régions du Québec. Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, doit se pencher sur la situation au plus vite et nous aider à endiguer la pénurie de main-d’œuvre dans les laboratoires. Il doit favoriser la relève, tout comme la rétention du personnel, ainsi que favoriser l’attraction de technologistes et de technicien·ne·s en région. S’il le faisait, la population retrouverait l’accès aux services qu’elle mérite et le ministre ferait ainsi montre de leadership politique », a conclu Sandra Etienne, vice-présidente de l’APTS.
L’APTS tient à rappeler à la population que les personnes diplômées en technologie d’analyses biomédicales effectuent une multitude de tâches afin de permettre le diagnostic des maladies et d’assurer un suivi adéquat des patient·e·s et de leur traitement. Elles doivent, entre autres, effectuer des prélèvements, les préparer pour les tests et analyser les échantillons. Expertes, elles s’assurent de la précision et de l’exactitude des résultats afin de permettre aux médecins de poser un diagnostic juste. Bref, elles sont indispensables dans le réseau public de la santé et des services sociaux.
À propos de l’APTS
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) regroupe et représente plus de 65 000 membres qui jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement des établissements du réseau. Nos gens offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s’adressent à l’ensemble de la population.