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Être payée au féminin, c’est terminé!

22 avril 2021

Québec – C’est le message central d’une vaste campagne publicitaire télévisée que lance aujourd’hui l’alliance APTS-FIQ alors que d’importantes discussions sur les conditions salariales s’amorcent aux tables de négociation. L’Alliance exige que le premier ministre Legault et la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, mettent dès maintenant un terme à la discrimination salariale qui persiste dans les secteurs à majorité féminine tel que le réseau de la santé et des services sociaux (RSSS). Pour corriger cette iniquité et attirer et retenir dans le réseau les milliers de femmes, et d’hommes, qui procurent des soins et services à la population du Québec, le gouvernement doit amorcer dès maintenant un changement de cap.

« L’expertise des professionnelles en soins et du personnel professionnel et technique doit être reconnue à sa juste valeur et cela passe par un rattrapage salarial et des augmentations de salaire significatives. Les femmes, majoritaires dans le secteur public et dans le RSSS, ne peuvent pas être considérées comme une simple dépense de fonds publics. Ce que le gouvernement Legault propose — 5 % d’augmentation sur 3 ans — n’est ni plus ni moins le maintien de la discrimination salariale envers nos membres. M. Legault et Mme LeBel doivent comprendre le message : en 2021, être payée au féminin, c’est terminé! », ont déclaré les présidentes de l’APTS et de la FIQ, Andrée Poirier et Nancy Bédard. 

Depuis les vingt dernières années, les augmentations salariales dans le secteur public québécois, dont celles des professionnelles en soins et du personnel professionnel et technique du RSSS, ont toujours été en dessous de l’inflation. Pour l’alliance APTS-FIQ, le maintien par le premier ministre et la présidente du Conseil du trésor de cette discrimination dans les secteurs traditionnellement féminins est intolérable. Cela contribue à dévaloriser ces professions, au profit de secteurs d’activité systématiquement priorisés par le gouvernement, comme ceux de la construction ou des infrastructures.

 

 

 

La situation économique post-pandémie ne peut justifier ni la stagnation salariale, ni le maintien de cette discrimination. Les salarié·e·s du secteur public québécois sont les seul·e·s à avoir connu une baisse de leur niveau de vie comparativement à celui des employé·e·s des entreprises publiques comme Hydro-Québec, des universités et des autres fonctions publiques, fédérale et municipale.

« Avec le dernier budget et les dernières offres patronales, le gouvernement Legault a fait des choix politiques, économiques, budgétaires et d’investissement en faveur des secteurs à prédominance masculine. Quand est-ce que ce sera l’heure des choix féministes? Est-ce que les milliers de femmes du RSSS doivent continuer d’être pénalisées pour leur choix professionnel? En tant que société, nous devons nous poser la question », ont poursuivi les présidentes de l’Alliance.

La campagne publicitaire télévisée compare deux mots synonymes, un féminin et un masculin, pour montrer qu’ils ont en réalité la même valeur. Le problème c’est que pour le gouvernement Legault, le masculin vaut toujours plus que le féminin. Une campagne radiophonique a débuté hier, des publicités sont prévues dans les journaux et sur les plateformes numériques, de même que des panneaux sur les autoroutes dans les régions de Montréal et de Québec, qui arboreront le visuel de la campagne.

« Tant que le gouvernement n’offrira pas de rattrapage salarial et que des gains importants ne seront pas obtenus sur la retraite, les droits parentaux et les disparités régionales, l’alliance APTS-FIQ ne pourra pas conclure une entente satisfaisante pour ses 131 000 membres », ont conclu Nancy Bédard et Andrée Poirier.

À propos de l’alliance APTS-FIQ

L’alliance APTS-FIQ compte plus de 131 000 membres œuvrant dans les établissements du réseau de la santé et des services sociaux aux quatre coins du Québec. Représentant le personnel professionnel et technique ainsi que les professionnelles en soins, cette alliance est née d’une volonté commune de négocier pour ses membres, dont plus de 85 % sont des femmes, des conditions salariales qui reconnaissent leur expertise et d’offrir à la population des services publics gratuits, accessibles et de qualité.