Des menaces sérieuses pèsent sur les services en protection de la jeunesse en Mauricie et dans le Centre-du-Québec
12 mars 2018
Trois-Rivières − Faisant écho à la campagne ALLÔ Y’A QUELQU’UN? actuellement en cours, l’APTS exhorte la direction du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CIUSSSMCQ) à répondre à l’appel du personnel professionnel oeuvrant en protection de la jeunesse. Ces intervenant·e·s dénoncent depuis plusieurs mois déjà les conditions de travail inacceptables dans lesquelles ils et elles évoluent en tentant tant bien que mal d’assurer la protection des enfants de la région. De leur avis même, c’est la sécurité des enfants qu’ils ont le mandat de protéger qui est en jeu dans les conditions qui prévalent actuellement.
La détresse psychologique est omniprésente parmi le personnel, qui peine à couvrir les urgences. La liste d’attente pour obtenir les évaluations nécessaires ne cesse de s’allonger, s’éloignant à grands pas des cibles ministérielles et exposant à des risques des enfants qui doivent être protégés. La pression augmente sur les épaules des employé·e·s, qui en viennent à ne plus prendre de pauses pour tenter de répondre de leur mieux à la demande croissante d’un employeur qui continue malgré tout à leur assigner de nouveaux dossiers.
« Les intervenant·e·s doivent répondre à de nombreuses exigences administratives tout en respectant les obligations déontologiques dictées par leur ordre professionnel, explique Sylvie Godin, responsable politique de l’APTS pour la région. Mais trop, c’est trop! Les un·e·s après les autres les collègues quittent, soit en congé maladie, soit pour un emploi moins éprouvant. Les nouvelles recrues, sans soutien, ne tiennent pas longtemps. »
Interpellée récemment à l’occasion d’un conseil d’administration, la direction a dit avoir un plan d’action pour améliorer la situation. « Mais ni le personnel ni le syndicat n’ont été invités à l’élaboration de ce plan d’action, pas plus qu’aux discussions attenantes, alors que nous sommes directement concerné·e·s », déplore Steve Garceau, membre de l’exécutif local et représentant de la mission centre jeunesse.
L’APTS s’inquiète non seulement de la qualité et de l’accessibilité des services offerts par le Centre jeunesse, mais aussi de la santé physique et psychologique des membres qu’elle représente. Selon elle, malgré la politique de santé et mieux-être qu’il a adoptée, le CIUSSSMCQ néglige ses responsabilités à l’endroit de son personnel. Si des mesures correctrices ne sont pas bientôt appliquées, c’est la sécurité des enfants qui sera mise en péril. Les représentants syndicaux se demandent s’il faut interpeller le ministère. Il est minuit moins une! ALLÔ Y’A QUELQU’UN?
À propos de l’APTS
Avec 52 000 membres, l’APTS est un syndicat indispensable du réseau public de la santé et des services sociaux. Elle représente plus d’une centaine de titres d’emploi distincts parmi le personnel professionnel et technique dans les domaines du diagnostic, de la réadaptation, de la nutrition, de l’intervention psychosociale, du soutien clinique et de la prévention. Dans la région elle représente plus de 4 000 personnes, dont 582 travaillent en centre jeunesse.