Budget du Québec 2021 | Rien pour améliorer les conditions de travail du personnel professionnel et technique au front depuis le début de la pandémie

25 mars 2021

Budget du Québec 2021 | Rien pour améliorer les conditions de travail du personnel professionnel et technique au front depuis le début de la pandémie - APTS

C’est avec déception, quoique sans surprise, que l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a accueilli le Budget 2021-2022 du Québec déposé par le ministre des Finances, Éric Girard, puisqu’il ne prévoit aucune mesure pour régler la négociation des conventions collectives dans le réseau de la santé et des services sociaux alors qu’elle stagne depuis plus de 16 mois.

« Quand il faut réinvestir dans les secteurs traditionnellement masculins ou quand il faut donner de meilleurs salaires à Investissement Québec, le gouvernement trouve toujours de l’argent. Mais quand il faut réinvestir dans le personnel qui procure les services de santé et les services sociaux, majoritairement féminin, il n’y a jamais d’argent disponible. Le pire, c’est que nous n’en sommes même plus surpris·es. Ce ne sont pas les gestionnaires d’Investissement Québec qui analysent les tests de la COVID-19, qui font les scans et les radios, qui entretiennent les respirateurs, qui gèrent l’apport nutritionnel des personnes hospitalisées, qui font la rééducation physique des survivant·e·s, qui s’occupent de la santé mentale de la population confinée depuis des mois, qui protègent les enfants vulnérables. Encore une fois, ce sont les femmes les grandes perdantes de ce budget », a commenté Laure Letarte-Lavoie, 4e vice-présidente de l’APTS.

L’APTS est également déçue que la CAQ ne suspende pas les versements au Fonds des générations. Le gouvernement se prive ainsi de sommes qui auraient été des plus bénéfiques pour réinvestir dans le personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux, dont la rémunération accuse toujours un retard d’environ 8 % en comparaison avec celle des autres salarié·e·s québécois·es.

« Malgré la crise, le taux d’endettement de l’État demeure sous contrôle et le coût de notre endettement est à un plancher historique. Pourquoi le gouvernement s’entête-t-il à mettre de l’argent dans le Fonds des générations alors que les salaires des personnes qui tiennent le réseau à bout de bras ont diminué constamment au cours des 20 dernières années? C’est sans compter les agences de placement et les compagnies privées qui vampirisent les forces vives du réseau public en offrant des conditions de travail qui font paraître celles du gouvernement dérisoires », a ajouté Laure Letarte-Lavoie.

Les investissements dans les programmes-services sauvent la mise

L’APTS salue la décision du gouvernement de poursuivre des réinvestissements majeurs en santé publique, en santé mentale, en hébergement, dans les services à domicile et les programmes jeunesse. Du même souffle, elle l’encourage à franchir la dernière étape pour combler le sous-financement de 1 milliard de dollars qui perdure dans le programme « Services dispensés à la population ». Il s’agira maintenant de s’assurer de la pérennité de ces réinvestissements.

Toutefois, si le gouvernement veut qu’ils se traduisent véritablement par une augmentation des services à la population, il doit miser sur le personnel de la santé et des services sociaux.

« À un moment donné, il faut arrêter d’essayer d’attirer les mouches avec du vinaigre. Le gouvernement aura beau débloquer des sommes pour augmenter les services en santé mentale, dans les services à domicile et dans les centres jeunesse, personne ne viendra les donner à la population si les salaires et les conditions de travail ne sont pas attrayantes. Il faut valoriser l’expertise du personnel professionnel et technique et cela passe obligatoirement par une augmentation importante des salaires et une amélioration significative des conditions de travail », a conclu la vice-présidente de l’APTS.

À propos de l’APTS

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) regroupe et représente quelque 60 000 membres qui jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement des établissements du réseau. Nos gens offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s’adressent à l’ensemble de la population.