Une tentative de relations publiques ratée de la part du gouvernement
2 mai 2021
Québec – C’est à une vaste et onéreuse opération de relations publiques qu’a été conviée la présidente de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), Andrée Poirier, par le premier ministre François Legault et la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel. Malheureusement, cette tentative cousue de fil blanc cache le fait que le gouvernement Legault s’entête encore à payer au féminin les salarié·e·s du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS).
« On avait compris les offres du gouvernement il y a un mois, on n’avait pas besoin que le premier ministre Legault nous les répète. Elles restent inacceptables pour nos membres. Il n’y a aucune mesure de rattrapage salarial pour rejoindre le niveau des autres salarié·e·s québécois·es et il n’y a aucune mesure pour favoriser l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre alors que la pénurie frappe de plein fouet le RSSS. Nous sommes prêt·e·s à négocier, mais le gouvernement devra faire preuve d’ouverture et écouter les solutions que nous proposons pour répondre aux problèmes vécus par nos membres sur le terrain, ceux et celles qui dispensent les soins et les services à la population », a déclaré Andrée Poirier à la sortie de cette rencontre stérile.
L’APTS est d’ailleurs surprise par cette soudaine urgence que le gouvernement Legault semble éprouver alors qu’il a dans ses mains la contre-offre de l’alliance APTS-FIQ sur les salaires et les disparités régionales depuis le 12 avril et celle sur les conditions de travail du personnel professionnel et technique, entre autres pour les secteurs de la protection de la jeunesse et de la santé mentale, depuis le 20 avril.
La ministre LeBel ne dit pas toute la vérité
L’APTS tient à révéler ce que cachent certaines offres gouvernementales pour les intervenant·e·s qui travaillent en protection de la jeunesse et qui a été sciemment omis dans le discours public de Mme LeBel.
« Sonia LeBel cache qu’avec la nouvelle prime de 3,5 % dans les centres jeunesse elle coupe dans les congés mobiles nécessaires aux intervenant·e·s, qui subissent quotidiennement de la violence et des agressions et qui sont confronté·e·s à des drames sans nom. Elle déguise habilement le fait que, pour s’en prévaloir, les intervenant·e·s devront renoncer à certaines primes qu’ils et elles reçoivent déjà. Mais ce n’est pas tout, lorsque nous décortiquons cette prime, nous constatons qu’elle est en fait composée d’une partie permanente de 1,5 % et d’une partie temporaire de 2 % qui disparaîtra dans deux ans. Avec ces manipulations sournoises, Mme LeBel contribue à dévaloriser encore plus le travail vital que font plus de 10 000 professionnel·le·s et technicien·ne·s auprès des enfants et de leurs familles », a ajouté la présidente de l’APTS.
Il est tout aussi inacceptable pour le syndicat que le gouvernement, en se drapant dans une approche différenciée, abandonne des secteurs complets pour laisser ainsi la place aux agences de placement, laboratoires et cliniques privé·e·s qui offrent des conditions de travail bien plus intéressantes pour ses membres que celles du RSSS, qui ne reconnaissent pas leur expertise. L’exclusion de mesures d’attraction et de rétention en santé mentale, en déficience intellectuelle et trouble du spectre de l’autisme fait craindre le pire à l’APTS, qui voit les listes d’attente gonfler semaine après semaine.
« Plutôt que de tenter de vendre leur salade défraîchie aux Québécoises et aux Québécois, le premier ministre et la présidente du Conseil du Trésor devraient faire preuve de sérieux et d’ouverture pour que nous puissions enfin parvenir à une entente négociée », a conclu Andrée Poirier.
À propos de l’APTS
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) regroupe et représente quelque 60 000 membres qui jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement des établissements du réseau. Nos gens offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s’adressent à l’ensemble de la population.