Présence d’amiante dans des locaux du CIUSSS de l’Ouest-de-l'Île-de-Montréal | Un plafond manque de s’effondrer sur une employée et rien ne bouge pendant un an!

25 juillet 2024

Présence d’amiante dans des locaux du CIUSSS de l’Ouest-de-l'Île-de-Montréal | Un plafond manque de s’effondrer sur une employée et rien ne bouge pendant un an! - APTS

Montréal – C’est lors d’une visite du comité paritaire en santé et sécurité du travail (CPSST) que l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a pu prendre connaissance – au grand dam de l’employeur – d’une saga sidérante. En juin 2023, un plafond s’est effondré au 6 rue Weredale Park, laissant tout juste le temps à une employée de sortir sans être blessée. Si le local sinistré (L310) a été condamné, rien n’a été fait avant le mois de juin 2024, lorsqu'une inspectrice de la CNESST a jugé qu'il y avait un danger pour la santé et la sécurité des personnes travaillant sur cet étage en raison de la présence d'amiante dans les matériaux en mauvais état et de la présence de poussière susceptible d’en contenir, et qu’une évacuation devait être faite. L’employeur n’a cependant pas jugé utile d’en aviser les personnes qui travaillaient dans ce bâtiment.

Un cocktail détonnant de négligence et de dissimulation
Une firme avait pourtant été mandatée quelques jours après l’effondrement et avait confirmé la présence d’amiante dans les matériaux du plafond de l’étage concerné. Elle recommandait d’effectuer des travaux de désamiantage et de restauration complète du plafond dans les locaux 310 et 314, selon une procédure de travail « amiante risque élevé », en plus de procéder à une inspection visuelle sur tout l’étage afin de déterminer si d’autres interventions devaient être priorisées. Rien de cela n’a été fait. Pire, lorsque des infiltrations d’eau par le toit se sont produites au 3e étage en novembre dernier, aucune mesure n’a été prise pour retirer les matériaux mouillés alors que le Protocole de New York recommande de le faire dans un délai maximal de 48 heures pour éviter des risques sanitaires accrus. « C’est quand même ahurissant de faire preuve d’une telle négligence! », s’insurge Josée Asselin, représentante nationale de l’APTS pour le CIUSSS de l’Ouest-de-l’île-de-Montréal. « On parle d’amiante, ici. C’est de notoriété publique qu’il s’agit un matériau toxique qui peut provoquer des maladies respiratoires graves allant jusqu’au cancer », dénonce-t-elle.

À cette insouciance flagrante s’ajoutent des tentatives répétées de dissimulation. « Des représentant·e·s de l’employeur étaient au courant de la situation et ont tenté de la cacher. Ça s’est notamment vu quand des gestionnaires ont dit à leurs salarié·e·s qu’il·elle·s pouvaient retourner faire leurs boîtes en toute sécurité après que certains locaux aient enfin été condamnés à la fin mai 2024 alors que ce n’était de toute évidence pas le cas. Clairement, les risques de la présence d’amiante n’avaient pas été communiqués à plusieurs niveaux », témoigne-t-elle. Ce n’est d’ailleurs que le 26 juin dernier que l’employeur a avisé les personnes salariées qui travaillaient dans ce bâtiment de leur possible exposition à l’amiante. Hier, elles rencontraient enfin une infirmière et deux hygiénistes du travail de la Direction régionale de la Santé publique de Montréal pour être informées des risques encourus. À ceux-ci s’ajoutent un stress important chez les travailleur·se·s, qui se sont senti·e·s particulièrement démuni·e·s face à cette incertitude prolongée.

Les attentes de l’APTS
Transparence, proactivité et reddition de comptes, Josée Asselin ne se contentera de rien de moins de la part du CIUSSS de l’Ouest-de-l'Île-de-Montréal. L’APTS suivra le dossier de près et compte bien s’assurer qu’aucun réaménagement sur le site n’aura lieu tant que la CNESST n’aura pas confirmé la sécurité des lieux. Elle s’attend également à ce que le registre de l’amiante - qui n’avait pas été mis à jour depuis 2007 - le soit dorénavant tous les deux ans, en conformité avec le Règlement sur la santé et la sécurité du travail. Finalement, l’APTS estime que l’heure est à la reddition de comptes et analyse ses recours pour faire la lumière sur les agissements de l’employeur. « C’est inacceptable que des personnes aient agi de manière aussi irresponsable et opaque alors que la santé et la sécurité de plusieurs dizaines de travailleur·se·s étaient possiblement en jeu. Nos membres et leurs collègues ne peuvent avoir traversé cela et que ça se reproduise. L’exemple doit être donné », conclut la représentante nationale.

À propos de l’APTS
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) regroupe et représente plus de 65 000 membres, dont plus de 2500 dans l’Ouest de l’Île de Montréal, qui jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement des établissements du réseau. Nos gens offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s’adressent à l’ensemble de la population.