Offres sectorielles: le gouvernement procrastine
17 décembre 2019
Québec – Alors que l’APTS a déposé une série de mesures précises pour améliorer les conditions de travail et favoriser l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre dans le réseau, le gouvernement s’est contenté d’offres sectorielles vagues et ambiguës, remplies d’intentions douteuses, qui retardent encore la mise en place de solutions pour régler la crise grave qui secoue le système public de santé et de services sociaux.
«Le réseau est en crise et le gouvernement ne trouve rien de mieux à nous proposer que de grandes intentions. Tel que c’est parti, les négociations vont durer une éternité alors que les signaux d’alarme sont au rouge. Est-ce que M. Dubé attend que la moitié du personnel professionnel et technique quitte le système public de santé et de service sociaux pour agir?», a demandé la présidente de l’APTS, Andrée Poirier.
La situation du réseau, décriée par l’APTS depuis des années, est telle que 8 ordres professionnels ont décrié, dans une rare sortie médiatique commune, les conditions de travail et d’exercice de leurs membres, craignant leur exode. De plus, 57% de ces dernier·ère·s trouvent que l’accessibilité aux services s’est détériorée depuis la réforme Barrette. Les ordres ont lancé un véritable cri du cœur à la ministre de la Santé et des Services sociaux pour qu’elle agisse rapidement. Il semble que M. Dubé l’ait ignoré.
«C’est simple, 49% des membres de huit ordres professionnels, qui font également partie des membres que nous représentons, veulent quitter le réseau. Et 25% veulent quitter la profession. Nous ne pouvons pas, en tant que société, subir une telle hécatombe dans notre système public. On s’attendait à un sérieux coup de barre de la part du gouvernement pour améliorer rapidement les conditions de travail et d’exercice du personnel professionnel et technique. Au lieu de cela, il nous propose une série d’intentions. M. Dubé est devant un choix politique : reconstruire un réseau affaibli par la réforme Barrette ou le laisser dépérir», a rajouté Mme Poirier.
Ce manque de vision du gouvernement pour régler les problèmes auxquels est confronté le réseau de la santé et des services sociaux inquiète grandement l’APTS, qui ne voit dans ce dépôt aucune mesure concrète et pertinente pour favoriser l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre.
«On se demande à quelle époque vit M. Dubé. Il est complètement déconnecté des besoins de la main-d’œuvre d’aujourd’hui et de ceux des générations émergentes, en plus d’être complètement aveugle aux conditions très alléchantes offertes à l’extérieur du réseau. Au lieu de rendre le travail dans le milieu de la santé et des services sociaux plus attrayant, ces offres du gouvernement manquent carrément la cible. Il n’y a rien dans le document présenté qui laisse entrevoir une bouffée d’oxygène ou une lueur d’espoir pour le personnel professionnel et technique, qui est au bout du rouleau», a renchéri Andrée Poirier.
En terminant, l’APTS enjoint le gouvernement à débuter rapidement les négociations sur les matières sectorielles en vue du renouvellement de la convention collective. Les nombreuses incohérences entre le discours public de M. Dubé et ce qu’on retrouve dans ses offres illustrent le fossé énorme qui sépare le gouvernement des propositions précises qui amélioreraient les conditions de travail et d’exercice du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux.
«La crise que vit le réseau commande que l’on agisse rapidement. La procrastination a assez duré. Il faut que le gouvernement embraye en cinquième vitesse. Nous sommes prêt·e·s à discuter d’enjeux précis et de solutions adaptées aux besoins actuels de main-d’œuvre dans le réseau. Mais pour nos membres sur le terrain une chose est claire : travailler à se rendre malade, c’est terminé!», a conclu la présidente de l’APTS.