Le premier ministre Legault doit rappeler à l’ordre le Conseil du trésor
18 décembre 2020
Montréal – Alors que la très vaste majorité du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux travaille sans relâche à procurer des soins et des services à la population en pleine pandémie, et ce, au détriment de leur bien-être, près de 100 membres de l’APTS ont marché du CHUM au bureau du premier ministre Legault pour exiger qu’il rappelle à l’ordre le Conseil du trésor, qui bloque le processus de négociation depuis plus d’un an.
« Ça suffit. Ça fait plus d’un an que nous négocions et nous avons l’impression de tourner en rond. Nous avons beau demander au gouvernement de mettre en place des mesures pour diminuer la surcharge de travail et pour favoriser l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre, nous nous butons toujours à un refus catégorique de la part du Conseil du trésor. Quand il s’agit d’investir dans les infrastructures, M. Legault et sa présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel, n’ont aucune hésitation à accélérer les procédures. Mais quand il s’agit d’offrir des conditions de travail décentes au personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux, en très grande majorité féminin, ils ne voient aucune objection à laisser attendre nos membres, quitte à les rendre malades. Le tout avec la complicité du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé!. C’est tout simplement honteux », a lancé la présidente de l’APTS, Andrée Poirier, en marge de la manifestation.
Cette marche clôt plus de deux semaines d’actions et de manifestations de l’APTS afin de dénoncer le blocage systématique effectué par le Conseil du trésor lorsqu’il s’agit d’aborder les enjeux cruciaux que sont la surcharge de travail et l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre. Cette semaine encore, les représentant·e·s du gouvernement ont demandé à l’APTS d’abandonner plusieurs de ses demandes si elle voulait parvenir à une entente négociée. Un jeu auquel le syndicat refuse de se prêter. Pire, le Conseil du trésor maintient quant à lui ses demandes, qui engendreraient un recul dans les conditions de travail et d’exercice des membres de l’APTS.
« On ne peut pas croire que le Conseil du trésor laisse la situation se dégrader ainsi sans avoir l’aval de sa présidente, Sonia Lebel. On nous demande de sacrifier nos membres qui travaillent en santé mentale, auprès de gens aux prises avec une déficience intellectuelle, vivant avec un trouble du spectre de l’autisme ou une déficience physique. On nous demande d’abandonner tout le personnel qui offre des soins et des services en réadaptation ou du soutien à domicile pour nos personnes aînées. Si Mme Lebel veut sacrifier des secteurs de la santé et des services sociaux, pour la plupart des femmes qui travaillent à s’en rendre malades, qu’elle assume ses choix. L’APTS ne donnera jamais son accord à une telle entente », a poursuivi le vice-président responsable de la négociation, Emmanuel Breton.
Le mépris du gouvernement Legault dans ces négociations est amplifié par son refus d’accorder aux membres de l’APTS la même reconnaissance qu’à d’autre catégories de salarié·e·s dans la lutte contre la COVID-19. Cela fait en sorte que le personnel professionnel et technique est écarté d’emblée de l’octroi de la prime de 8 % et de celle, dite « escalier », qui peut atteindre 1 000 $ par mois.
« Au lieu de permettre au maximum de personnes qui luttent contre la COVID-19 d’avoir une reconnaissance on ne peut plus méritée et de créer un mouvement général, le gouvernement du Québec a choisi de diviser les salarié·e·s du réseau et de créer un système injuste et inéquitable, avec la bénédiction de son premier ministre. Ce procédé abject éclabousse M. Legault. Il a encore le temps de corriger ses erreurs. Qu’il se montre à la hauteur du rôle que la population québécoise lui a confié », ont conclu Andrée Poirier et Emmanuel Breton.
À propos de l’APTS
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) regroupe et représente quelque 60 000 membres qui jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement des établissements du réseau. Nos gens offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s’adressent à l’ensemble de la population.