La Caisse peut en faire plus pour accélérer la transition énergétique

20 février 2024

La Caisse peut en faire plus pour accélérer la transition énergétique - APTS

Montréal - L’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) publie aujourd’hui une étude sur le rôle de la finance dans la transition énergétique et sur les gestes que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) peut poser pour favoriser la décarbonation de l’économie québécoise.

« Dans un contexte où un nombre grandissant d’investisseurs dans le monde travaillent à décarboner leurs portefeuilles, il est essentiel d’évaluer l’efficacité de cette stratégie et de mesurer son impact sur la rentabilité des placements », explique Eve-Lyne Couturier, chercheuse à l’IRIS et autrice de l’étude.

Plus coûteux de financer l’industrie fossile de 2011 à 2022

Au cours de la dernière décennie, les placements en actions de la CDPQ ont sous-performé en raison des investissements dans les énergies fossiles, occasionnant des pertes de l’ordre de 10 à 20 G$. « Il faut arrêter de croire que des placements dans l’industrie pétrolière sont plus profitables. Au contraire, la sortie des hydrocarbures a été avantageuse pour les épargnant.e.s de fonds de retraite qui ont des placements à la Caisse », rappelle Eve-Lyne Couturier.

« La situation des industries pétrolières et gazières n’ira pas en s’améliorant, car la tendance à long terme dans une économie en voie de décarbonation en est une de décroissance », précise la chercheuse.

Efforts insuffisants

Bien qu’elle n’aie pratiquement plus de placements dans les entreprises qui produisent ou raffinent du pétrole depuis 2022, la CDPQ détient toujours de nombreux actifs dans des entreprises périphériques à l’extraction des énergies fossiles.

« Si la Caisse veut véritablement inciter les entreprises polluantes à adopter des pratiques plus responsables sur le plan environnemental, elle doit aussi arrêter de financer des industries qui appartiennent à l'économie du passé et qui refusent de participer à la transition juste », soutient Eve-Lyne Couturier.

Rappelons que les grandes sociétés pétrolières investissent moins de 1 % de leurs capitaux dans des secteurs cohérents avec la transition énergétique.

La finance ne sauvera pas le monde

Malgré la stratégie climatique de la CDPQ, les émissions totales de ses investissements connaîtront une augmentation de 24 % d’ici 2030 en raison de la croissance constante de son portefeuille, établi à 424,2 G$ en juin 2023.

« La finance peut être un levier efficace de lutte contre les changements climatiques à condition de rompre avec l’idée de ‘’croissance verte’’ et de mettre en place des politiques structurantes de décarbonation de l’économie », explique Eve-Lyne Couturier.

À propos de l’IRIS

Depuis 20 ans, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques analyse les politiques publiques et l’économie du Québec. À but non lucratif et indépendant, l’Institut produit et diffuse des recherches sur les grands enjeux de l’heure, tels que la crise climatique et environnementale, la marchandisation de l’éducation ou de la santé et la croissance des inégalités.

Pour lire la note : https://bit.ly/investissements-fossiles