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Jonquière – Dans le cadre de la campagne Allô, y’a quelqu’un? actuellement en cours, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) exhorte les député·e·s de la région du Saguenay−Lac-Saint-Jean à répondre à l’appel du personnel oeuvrant en protection de la jeunesse, en réadaptation physique, en déficience intellectuelle et trouble du spectre de l’autisme, en santé mentale, dans les laboratoires, en soutien à domicile et en CLSC. Ces intervenant·e·s dénoncent depuis plusieurs mois déjà le manque d’effectif et la surcharge de travail qui portent atteinte à leurs conditions de pratique et de travail de manière significative.

Il devient de plus en plus difficile d’assurer une qualité de service acceptable et de répondre aux besoins de la population tout en respectant les obligations dictées par les ordres professionnels. La situation est particulièrement critique au Centre jeunesse. Les intervenant·e·s tentent tant bien que mal d’assurer la protection d’un nombre sans cesse grandissant d’enfants de notre région, dont les besoins et la souffrance sont immenses, et de répondre au mandat légal qui leur est confié en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse. De leur avis même, c’est la sécurité et le développement de plusieurs enfants, qu’ils et elles ont le mandat de protéger, qui sont en jeu.

La charge de travail ne fait qu’augmenter, ce qui a forcément un impact sur l’accessibilité et la qualité des services à la clientèle. Cela expose en plus les salarié·e·s à des risques d’erreur, en centre jeunesse par exemple et dans les laboratoires. « Les intervenant·e·s que je représente ont la charge d’un trop grand nombre d’enfants. Le temps leur manque pour bien s'en occuper et assumer pleinement leurs responsabilités professionnelles. Tous voudraient tellement les aider davantage, comme le requiert leur situation, déplore Nancy Poulin, travailleuse sociale et représentante syndicale en centre jeunesse. Mes collègues appréhendent souvent qu’un malheur arrive avant d’avoir eu la possibilité d’intervenir. »

À cette pression s’ajoutent les demandes croissantes de reddition de compte des gestionnaires. Les intervenant·e·s en viennent à ne plus prendre de pause ni de temps pour dîner et à allonger leurs journées et leurs semaines de travail. La détresse psychologique et l’essoufflement sont perceptibles au sein du personnel, contribuant à la hausse du taux d’absentéisme au travail observée dans plusieurs installations de santé et de services sociaux du Saguenay−Lac-Saint-Jean.

« Trop c’est trop, s’indigne Yves Tremblay, président de l’exécutif syndical transitoire du CIUSSS. Les collègues quittent les uns après les autres, soit en congé maladie, soit pour un emploi moins éprouvant. Les nouvelles recrues, sans soutien, ne tiennent pas longtemps. »

Interpellée sur le manque d’effectif en février dernier à l’occasion d’un conseil d’administration, la direction du CIUSSS a dit avoir élaboré un plan d’action pour améliorer la situation. « Les membres de la direction ont été à l’écoute et ont convenu de mettre en place une table de travail pour chercher des pistes de solution avec la partie syndicale », commente Sylvain Sirois, répondant politique APTS au Saguenay−Lac-Saint-Jean. Mais les ravages causés par les compressions budgétaires imposées par le gouvernement depuis plusieurs années ont grandement affecté la marge de manoeuvre de l’employeur. « Sans un réinvestissement permettant de créer de nouveaux postes, il n’y a pas de sortie de crise possible », estime-t-il.

C’est pourquoi au cours des prochaines semaines les membres de l’APTS interpelleront les député·e·s de la région en leur demandant d’intervenir et de réclamer, à l’instar des syndicats, les moyens nécessaires pour remettre le système de santé et de services sociaux sur les rails.

À propos de l’APTS

Avec 52 000 membres, l’APTS est un syndicat indispensable du réseau public de la santé et des services sociaux. Elle représente plus d’une centaine de titres d’emploi distincts parmi le personnel professionnel et technique dans les domaines du diagnostic, de la réadaptation, de la nutrition, de l’intervention psychosociale, du soutien clinique et de la prévention. Dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, l’APTS représente 2 700 personnes.