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Impasse dans les négociations locales au CISSSO : L’employeur « en fume du bon », ironise la représentante de l’APTS

17 octobre 2018

Gatineau ‒ Rien ne va plus dans les négociations locales entre l’APTS et le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO). « Pour avoir une attitude aussi déconnectée de la réalité, c'est à croire que l'employeur en fume du bon », n'a pu s'empêcher d'ironiser la représentante nationale de l'APTS en Outaouais en cette journée où le cannabis devient légal au Canada.


Andrée Poirier ne mâche plus ses mots à l'endroit du CISSSO. Les syndiqué·e·s de l'APTS sont en effet excédé·e·s par des mois de vaines négociations et l'ont d'ailleurs fait savoir très tôt ce matin par une action d'éclat, en ornant le terrain et le département des ressources humaines de l’établissement avec des centaines d’affiches rappelant à l’employeur l’importance de négocier. Ce faisant, les membres veulent aussi attirer l'attention du public et des personnes élues locales et régionales sur un enjeu qui déborde de leurs seules conditions de travail et va jusqu'à menacer l'accessibilité et la qualité des services à la population.


À quelques jours de l'échéance légale des négociations, le 21 octobre prochain, aucun règlement n'est en vue dans les pourparlers; ceux-ci « ne tiennent désormais qu'à un fil, très, très mince », de préciser Andrée Poirier, d’où les affichettes suspendues à un fil au département des ressources humaines du CISSSO. Les syndiqué·e·s de l'APTS se butent à un employeur qui ne veut rien entendre, même sur les questions les plus banales. Seule l'idée d'étendre et d'accentuer son droit de gérance semble le préoccuper, une méthode typiquement « Barrette » aux yeux de l’APTS.


« Pas même moyen de discuter avec lui de sujets aussi simples que les affichages d'avis ou les modalités du port de l'uniforme quand certains emplois le requièrent, c’est aberrant! Comment voulez-vous, devant une telle attitude, vous entendre sur des questions plus complexes et beaucoup plus nuancées, comme celles des notions de services et de centres d'activités ou encore de la conciliation famille-travail-études? » de déplorer la représentante nationale de l'APTS.


En fait, l'APTS s'interroge sur la réelle volonté de négocier du CISSSO, comme si négocier équivalait, pour lui, à faire reculer le syndicat à tout prix au lieu de trouver des compromis à la satisfaction des parties, ce qui est le propre des négociations de travail. « On en est même à se demander sérieusement, de dire Andrée Poirier, si les gens devant nous ont un réel mandat de négocier ou s'ils ne font pas plutôt office de paravent pour quelqu'un d'autre, derrière, qui tire les ficelles. »


Il faut en effet savoir que quinze autres CISSS et CIUSSS à travers tout le Québec se sont retirés des tables de négociations il y a un peu plus d'une semaine, s'étant apparemment concertés pour le faire ou ayant reçu le mot d'ordre de ne plus négocier. Ce faisant, de locales qu'elles étaient, les négociations semblent avoir pris une tournure nationale, estime l'APTS. « Si c'est cas, précise Andrée Poirier, on aimerait bien savoir avec qui on négocie au lieu de perdre notre temps et de les laisser jouer avec les nerfs de nos syndiqué·e·s! »
« Devant tout cela, conclut-elle, il ne fait aucun doute que l'employeur est déconnecté. Nous, on veut négocier. Pour vrai! Il est à espérer que le gouvernement de François Legault et son nouveau ou sa nouvelle ministre de la Santé et des Services sociaux envoient le mot d'ordre aux CISSS et aux CIUSSS de négocier pour régler à la satisfaction de toutes les parties, y compris au bénéfice de la population. Les Québécois·es ont voté pour du changement; l'occasion est belle pour le nouveau gouvernement se distancier de la "médecine Barrette." »


À propos de l'APTS


L'Alliance du personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux (l'APTS) regroupe et représente quelque 55 000 membres qui jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement des établissements du réseau. Nos gens offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s’adressent à l’ensemble de la population. En Outaouais, l'APTS réunit 2 250 salariés.