Il faut cesser de banaliser la violence envers les personnes travaillant en centre jeunesse dans les Laurentides
7 octobre 2025

Saint-Jérôme – L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) des Laurentides dénonce la banalisation inquiétante de la violence subie quotidiennement par les intervenant·e·s en centre jeunesse, particulièrement auprès des enfants de 6 à 17 ans.
Dans les centres jeunesse, le climat de travail est marqué par une agressivité verbale et physique constante. Depuis décembre dernier, les membres de l’APTS rapportent des coups, des insultes répétées et des agressions inquiétantes. Une intervenante conserve un large bleu après avoir reçu un coup de pied. Une autre s’est fait tirer les cheveux et frapper la tête contre du béton. Une troisième a été attaquée avec une arme en plastique. Sans oublier les insultes sexistes, homophobes et dégradantes qui fusent quotidiennement. Et sans compter que les évènements de violence peuvent avoir un impact traumatisant sur les autres jeunes qui en sont témoins et une influence négative pour des gestes qui ne sont pas sanctionnées.
Malgré une multitude déclarations d’incident ou d’accident déposées entre mai et août 2025, les gestionnaires du CISSS des Laurentides minimisent la gravité de ces agressions. On explique aux équipes qu’« un enfant ne frappe pas si fort » ou encore que « si ça ne saigne pas, ça ne devait pas être si pire ».
« Nos membres subissent des agressions plusieurs fois par jour, sans soutien adéquat ni reconnaissance de leur réalité. Le fait que l’employeur minimise ces situations est révoltant. Dire à une intervenante que ce n’est pas grave de se faire frapper la tête ou d’être attaquée avec une arme en plastique, c’est nier les blessures physiques et psychologiques qu’elle subit. Et ça, c’est inacceptable », déclare Marie-Ève Meilleur, représentante nationale de l’APTS dans les Laurentides.
L’APTS exige du CISSS des Laurentides la prise immédiate de mesures durables pour assurer la sécurité du personnel et mettre fin à la normalisation de la violence, peu importe l’âge de la personne usagère qui en fait preuve. Il faut notamment revoir la démarche de déclaration des incidents et accidents afin qu’une personne soit dédiée à la vérification de la mise en place par l’employeur de moyens pour régler les problèmes, ce qui manque cruellement dans les centres jeunesse en ce moment.
« Quand des travailleur·se·s se font insulter, frapper ou menacer quotidiennement et qu’on leur répond de minimiser la situation, c’est tout le réseau qu’on fragilise. On ne peut pas attirer ni retenir du personnel dans ces conditions. Nous demandons des actions concrètes et urgentes pour protéger les équipes ainsi que garantir des services sécuritaires aux jeunes et à la population », ajoute Marie-Ève Meilleur.
À propos de l’APTS
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) regroupe et représente plus de 68 000 membres qui jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement des établissements du réseau, dont plus de 4 400 dans les Laurentides. Nos membres offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, essentiels pour l’ensemble de la population.