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Discours d’ouverture | Les syndicats appellent le gouvernement à cesser de faire diversion

28 septembre 2025

Discours d’ouverture | Les syndicats appellent le gouvernement à cesser de faire diversion - APTS

Montréal – À la veille du discours d’ouverture à l’Assemblée nationale, les organisations syndicales interpellent le premier ministre, François Legault. Il est temps pour lui de retrouver sa boussole, de cesser les diversions et de s’attaquer aux véritables défis qui touchent la population québécoise.

Alors que le gouvernement évoque des réformes du « régime syndical » et la poursuite des compressions budgétaires dans les services publics, les syndicats rappellent que les Québécoises et Québécois attendent des solutions concrètes à des problèmes bien réels : la crise du logement, l’augmentation du coût de la vie, l’accès aux soins de santé et aux services sociaux ainsi qu’aux services en éducation.

« Ce n’est pas en sabrant dans les services et nos réseaux publics qu’on va répondre aux besoins croissants de la population. Il faut renforcer l’État, pas l’affaiblir. Le gouvernement met à pied du personnel - se privant ainsi d’une expertise importante - au profit de la sous-traitance, qui coûte bien souvent le double. Et ce, sans compter les nombreux dépassements de coûts comme on a pu le voir avec SAAQclic et le dossier de santé numérique », ont prévenu les porte-paroles Robert Comeau, de l’APTS, Luc Vachon, de la CSD, Caroline Senneville, de la CSN, Éric Gingras, de la CSQ, Mélanie Hubert, de la FAE, Julie Daignault, de la FIQ, Magali Picard, de la FTQ, Michel Girard, du SFPQ et Guillaume Bouvrette, du SPGQ, réunis en conférence de presse.

La commande de François Legault de donner un traitement choc à l’État québécois entraînera de nouvelles réductions de services pour les élèves dans les écoles et les étudiants dans les cégeps, pour les personnes usagères des services sociaux ou dans les hôpitaux, en plus d’augmenter le temps d’attente dans les services gouvernementaux, particulièrement pour les personnes vulnérables et moins nanties.

« La capacité de l’État à remplir ses missions est déjà mise à rude épreuve. Couper davantage, c’est foncer droit dans un mur. Si on veut vraiment réduire les dépenses, il faut commencer par cesser de multiplier les structures comme Mobilité Infra Québec et Santé Québec, ou de gaspiller des fonds publics dans des investissements à perte comme dans le cas de Northvolt », déplorent les porte-paroles.

À travers ces mesures d’austérité et les attaques répétées contre les organisations syndicales, le gouvernement semble vouloir affaiblir les contre-pouvoirs qui jouent un rôle essentiel en démocratie. L’exemple de l’adoption du projet de loi nº 89 (la Loi Boulet), qui limite le droit de grève, parle de lui-même. Les organisations syndicales rappellent qu’elles sont des agentes de progrès social, porteuses de solutions, de dialogue et, surtout, la voix des travailleuses et des travailleurs. Tenter de les museler, c’est refuser le débat et la participation citoyenne.

« Est-ce vraiment la direction que les Québécoises et les Québécois souhaitent prendre? Nous sommes convaincus que non. Pointer du doigt les syndicats est une stratégie de diversion. Le gouvernement Legault, en déroute populaire, cherche à consolider sa base avec ce discours, tout en muselant les critiques. Mais sur le fond, ce n’est rien pour améliorer le quotidien des gens, ce n’est porteur d’aucune solution et ça mine à la fois le dialogue et la paix sociale. »

Les États généraux du syndicalisme : déjà en mode solution

Les organisations syndicales réitèrent leur volonté de moderniser notre modèle de relations de travail pour mieux répondre aux attentes des travailleuses et des travailleurs ainsi que pour renforcer leur pouvoir d’action face aux nouvelles réalités du monde du travail. Les États généraux du syndicalisme, lancés le 31 mars dernier, témoignent concrètement de ces intentions.

« Plutôt que de chercher des boucs émissaires, le premier ministre devrait s’engager dans un dialogue social sérieux. Nous, ce qu’on propose, c’est une discussion franche avec nos membres et la société civile, car ce sont les travailleuses et les travailleurs qui font fonctionner le Québec au quotidien. »

Les organisations syndicales souhaitent que le discours d’ouverture qui sera prononcé le 30 septembre marque un tournant et soit un appel à la responsabilité, à la cohésion sociale et à une vision ambitieuse pour le Québec. Elles seront au rendez-vous pour défendre les droits des travailleuses et des travailleurs, mais aussi ceux de toute la population du Québec.