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Longueuil ‒ « Une feuille de route pour agir très rapidement, voilà ce que les représentants des intervenants de la DPJ et des centres jeunesse ont présenté, ce matin, au ministre Carmant, venu les rencontrer pour prendre le pouls de leurs attentes et de leurs solutions. Il faut agir ici et maintenant, lui ont-ils clairement signifié. »

C’est en ces termes que la présidente de l’APTS, Carolle Dubé, a résumé la teneur de la rencontre entre le ministre responsable des services sociaux, Lionel Carmant, et les membres du comité de l’APTS qui représentent l’ensemble des intervenants de la DPJ et des centres jeunesse partout à travers la province, ceux-là mêmes qui travaillent en première ligne avec les plus vulnérables. 

« En venant à nous, le ministre a rouvert la porte d’un dialogue qui était devenu impossible ces dernières années, gracieuseté du gouvernement précédent. Nos gens ont apprécié cette ouverture de sa part, de souligner Carole Dubé. Ils souhaitent à présent que cette disposition au dialogue percole jusqu’au bas de la pyramide. Le peu d’ouverture à la discussion et à la collaboration ‒ quand il y en a ‒ est l’une des racines du problème dans plusieurs DPJ et centres jeunesse. »

Les intervenants de l’APTS ont proposé de nombreuses pistes de solution au ministre, à court et à moyen terme. Et à très court terme aussi. Dont deux solutions qui ne coûtent rien, simples à appliquer et qui diminueraient de beaucoup la surcharge de travail. Il s’agit de décréter un moratoire sur toutes les formes de réorganisation qui ont cours actuellement dans les établissements et de mettre un frein aux tracasseries administratives. C’est applicable dès maintenant et ça ferait grandement baisser la pression sur le terrain. 

Les intervenants ont également demandé au ministre qu’ils étendent à tous les établissements la commande de plan d’action qu’il vient d’exiger auprès de certains d’entre eux à la suite des événements de Granby. « Pour en assurer le succès, ces plans doivent également mettre à contribution les intervenants et leur syndicat, une participation essentielle pour en assurer le succès, souligne Carolle Dubé. On a trop souvent vu l’échec de telles initiatives par le passé, à défaut de nous avoir associés à la démarche. Là encore, ça peut se faire très rapidement. »

De façon plus générale, les intervenants de l’APTS ont tenu à mettre le ministre en garde sur la diminution des listes d’attentes. C’est un indicateur parmi d’autres, lui a-t-on expliqué, qui peut dissimuler certaines réalités, et dont les chiffres sont parfois arrangés pour soulager la conscience administrative de la DPJ. Il doit éviter de focaliser sur ce seul facteur et se concentrer sur l’ajout de ressources financières et humaines s’il veut vraiment mieux répondre aux besoins des enfants. C’est le nerf de la guerre.

« Monsieur Carmant nous a dit : "Soyez sans crainte, vos recommandations ne seront pas oubliées". On veut bien le croire, de dire Carolle Dubé, mais nous en jugerons à la lumière des gestes qu’il posera dès les prochains jours. S’il n’est pas responsable de la situation qui prévaut actuellement, résultat d’années d’incurie, il est clairement responsable des solutions. Le compte à rebours est enclenché, et la barre est haute. Il peut cependant compter sur notre collaboration et notre expertise. La main est tendue et la porte, toujours ouverte. Nous donnons la chance au coureur. »

Prochaine étape : une rencontre entre le ministre et la présidente de l’APTS. L’échéance : au plus tard le 1er juin prochain. L’objet : monsieur Carmant présentera le plan de match que lui et son ministère entendent mettre de l’avant. « C’est en voyant ce plan que nous pourrons évaluer si la rencontre que nous avons eue ce matin a véritablement porté fruit et que le début d’un véritable changement s’opère. Au cas contraire, nous n’accepterons pas de revenir, encore une fois, à la case départ. Il y a eu un avant Granby; il doit absolument y avoir un après Granby, de conclure Carolle Dubé. »

À propos de l'APTS

L'Alliance du personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux (l'APTS) regroupe et représente quelque 55 000 membres qui jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement des établissements du réseau. Nos gens offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s’adressent à l’ensemble de la population.