Centralisation en santé et services sociaux Les citoyen·ne·s de la MRC d’Acton Vale doivent être vigilants, prévient l’APTS

20 décembre 2018

Acton Vale ‒ Trois ans après son entrée en vigueur, la réforme du réseau de la santé et des services sociaux poursuit sa marche centralisatrice et continue de créer des effets périphériques indésirables. C’est le constat fait par les représentant·e·s locaux de l’APTS à l’occasion d’une tournée qui s’est arrêtée, la semaine dernière, à Acton Vale pour rencontrer les professionnel·le·s et les technicien·ne·s du CLSC et du CHSLD.


Le transfert vers Saint-Hyacinthe par le Centre intégré de santé et de service sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est de processus administratifs, tels que le traitement de certaines demandes de service et la gestion des prêts d’équipement en sont des exemples. Pour Fabienne Chabot, représentante nationale de l’APTS en Montérégie-Est, cela nuit à la fluidité du suivi clinique, que ce soit pour organiser des suivis post-hospitaliers, assurer des prêts d’équipement thérapeutique ou simplement recevoir les demandes de service.


Autre problème lié à une structure centralisée : une gouvernance éclatée et éloignée du milieu. Dans ce contexte, c’est difficile pour l’organisation de prendre en compte à leur juste valeur les besoins spécifiques du milieu. C’est en grande partie ce manque de coordination qui explique, selon Fabienne Chabot, la réorganisation temporaire de l’offre de services de l’accueil psychosocial du CLSC d’Acton Vale. Les usager·ère·s, a-t-on appris, sont temporairement orienté·e·s vers les équipes du CLSC des Patriotes (à Beloeil) et du CLSC des Maskoutains (à Saint-Hyacinthe). Ces intervenant·e·s seront joignables par téléphone uniquement, à moins que l’usager·ère ne s’y déplace.


« Cette situation préoccupe grandement les intervenant·e·s du milieu, souligne Fabienne Chabot. La possibilité de rencontrer un·e intervenant·e sur place demeure essentielle dans certaines situations qui poussent une personne à demander de l’aide, cela peut faire une grande différence. »


Interpellé par l’APTS à ce sujet, l’employeur s’est dit dans l’impossibilité de combler l’absence temporaire de personne travailleuse sociale. Les responsables de l’établissement ont cependant confirmé leur intention de corriger la situation le plus rapidement possible et de maintenir par la suite une présence professionnelle permanente à l’accueil psychosocial du CLSC d’Acton Vale.


« La centralisation des processus cliniques et des décisions administratives a beau être plus discrète que la centralisation des structures, souligne la répondante nationale, elle n’en affecte pas moins la capacité d’agir des intervenant·e·s. » À l’heure où le nouveau gouvernement plaide pour un meilleur accès aux services pour les usager·ère·s, il faut retrouver une forme de gouvernance plus rapprochée pour prévenir et corriger ce genre de situation, plaide l’APTS. « C’est une piste essentielle que nos membres ont identifiée pour assurer la qualité et la cohésion des services offerts dans la MRC d’Acton Vale. Nous sommes prêt·e·s à travailler avec l’employeur en ce sens », indique Fabienne Chabot.


La représentante de l’APTS appelle également les personnes élues locales et régionales à la vigilance concernant ce genre de problématique. Une de leurs organisations, la Fédération québécoise des
municipalités, a adopté, lors de son dernier congrès annuel, une importante résolution dénonçant les effets indésirables de la réforme et de la centralisation du réseau sur la qualité des services et le tissu socio-économique des communautés locales.


« Ce qui se passe à Acton Vale en ce moment est un cas typique des impacts négatifs de la réorganisation des structures du réseau de la santé et des services sociaux sur le territoire et une illustration concrète de la fragilisation des services provoquée par une centralisation administrative à outrance », de conclure Fabienne Chabot.


À propos de l'APTS


L'Alliance du personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux (l'APTS) représente au CISSS Montérégie-Est plus de 2 800 membres, qui jouent un rôle indispensable au sein de nombreux établissements, dont beaucoup en centres jeunesse. Nos gens offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s’adressent à l’ensemble de la population.