Bilan DPJ Laurentides: pour être «plus forts, ensemble», il est urgent de mettre fin à la surcharge de travail
23 septembre 2020
Saint-Jérôme — Pour l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), le bilan des directeur·trice·s de la protection de la jeunesse 2020 dévoilé aujourd’hui confirme l’existence de la pénurie de personnel qui sévit dans les services jeunesse et démontre encore une fois l’urgence pour le gouvernement de s’attaquer sérieusement à la surcharge de travail des intervenant·e·s, à l’organisation des services et à l’accueil des nouvelles personnes salariées.
«Le thème de l’édition 2020, “Plus forts, ensemble!”, nous interpelle tout particulièrement. Il faut donner immédiatement les coudées franches aux intervenant·e·s pour agir de concert avec la communauté et mieux accomplir leur mandat de protection de la jeunesse, comme le prône le bilan dévoilé aujourd’hui », fait valoir Marie-Ève Meilleur, représentante nationale à l’APTS.
«Le bilan pour la région des Laurentides révèle en effet que près de 285 enfants de plus que l’an dernier ont été pris en charge par la DPJ et que les signalements ont augmenté de plus de 6 % par rapport à l’an dernier », mentionne Catherine Bonneville, directrice responsable des centres jeunesse à l’exécutif APTS des Laurentides.
Pour l’APTS, plusieurs drames pourraient en effet être évités en accordant davantage de ressources en prévention. Pour ce faire, un réinvestissement massif en première ligne s’avère nécessaire afin de mieux soutenir les familles du Québec. « Il faut également maintenir un filet social fort en permettant à la protection
de la jeunesse, au réseau scolaire, aux services de garde éducatifs à l’enfance et aux organismes communautaires de travailler en partenariat », insiste Catherine Bonneville.
Alors que la deuxième vague de la COVID-19 s’amorce au Québec, l’APTS s’inquiète de la situation des enfants vulnérables et appelle la population à redoubler de vigilance. Avec une augmentation annuelle de 12 % des signalements, on constate que la tendance est à la hausse depuis cinq ans au niveau national, bien que la première vague de la pandémie ait engendré une baisse préoccupante de 20,5 % des signalements pour les mois d’avril, mai et juin. Avec le retour des mesures de distanciation et la scolarisation à la maison, l’APTS insiste pour que tout soit mis en œuvre afin d’éviter que des enfants passent entre les mailles du filet.
Des solutions concrètes pour attirer et retenir la main-d’œuvre
Pour renforcer les services offerts aux enfants et aux familles du Québec, il est primordial de revoir en profondeur les conditions de travail, d’exercice et de pratique du personnel des services jeunesse. Alors que des investissements de 6,3M $ ont été annoncés par le ministre Carmant pour créer davantage de postes
d’intervenant·e·s dans les Laurentides, on peine à recruter des candidat·e·s pour prêter main-forte aux professionnel·le·s en place, croulant sous la tâche.
L’attraction et la rétention de la main-d’œuvre sont la clé pour améliorer les services, évoque Marie-Ève Meilleur. Il faut permettre aux intervenant·e·s de prendre part à des espaces de concertation et mieux intégrer les nouvelles personnes salariées, notamment en libérant leurs collègues plus expérimenté·e·s d’une partie de leur charge de travail pour qu’elles et ils puissent leur accorder du soutien. Les solutions ne manquent pas pour mieux protéger nos enfants, mais la volonté politique doit être au rendez-vous!
«La négociation en cours pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public est l’occasion de régler les nombreux problèmes que nous dénonçons depuis des années dans les services de la jeunesse. Le gouvernement ne peut et ne doit pas laisser passer cette chance. Il faut tout faire pour nous élever au-dessus de la mêlée et améliorer le bien-être des enfants », conclut Marie-Ève Meilleur.
À propos de l’APTS
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) regroupe et représente quelque 56 000 membres qui jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement des établissements du réseau, dont 3800 membres dans les Laurentides. Nos gens offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s’adressent à l’ensemble de la population.