Bilan annuel de la DPJ en Outaouais: Oui, nos intervenant·e·s ont la cause des enfants tatouée sur le coeur, sauf que…

10 octobre 2018

Bilan annuel de la DPJ en Outaouais: Oui, nos intervenant·e·s ont la cause des enfants tatouée sur le coeur, sauf que… - APTS

Gatineau – «…il nous faut des conditions de travail qui vont nous permettre de mieux les aider, car la réalité est très difficile sur le terrain pour nos salarié·e·s en centre jeunesse. Nos gens sont à bout de souffle et doivent composer avec des taux de roulement élevés, un manque de ressources chronique, des dossiers qui s’accumulent et de nombreux retards. »


Ainsi a réagi Andrée Poirier, représentante nationale de l’APTS en Outaouais, au bilan 2017-2018 qu’a déposé aujourd’hui la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) du CISSS de l’Outaouais, sous le thème « La cause des enfants tatouée sur le coeur ». « C’est clair que nos intervenant·e·s ont la cause des enfants tatouée sur le coeur, souligne-t-elle. Il le faut pour faire leur travail dans les conditions qui sont les leurs, car la pression sur le personnel est énorme et l’environnement de plus en plus exigeant, comme le révèlent les chiffres ».


Ceux-ci montrent en effet clairement que le personnel est en surcharge au Centre jeunesse du CISSS de l’Outaouais. En 2017-2018, ce sont 15 postes qui étaient vacants. « C’est beaucoup trop, dénonce Andrée Poirier. Les dossiers s’accumulent, les intervenant·e·s peinent à répondre à la demande, les équipes sont épuisées. Les coûts en assurance salaire, les agressions envers les éducateur·trice·s, les départs, le manque de personnel, tout démontre l’ampleur du problème. »


« Bon nombre d’éducateur·trice·s ne font que passer avant de trouver un emploi ailleurs ou carrément de se réorienter », déplore-t-elle. On peine à retenir le personnel, tout particulièrement les jeunes recrues. Cet exode a des effets déplorables sur les jeunes et leurs familles, exposé·e·s à des retards de plus en plus importants dans l’évaluation des signalements. Au 21 septembre 2018, il y avait ainsi 131 enfants en attente d’évaluation en Outaouais!


Pour l’APTS, il est urgent de s’attaquer à ce problème qui ne cesse de prendre de l’ampleur. « Il faut impérativement trouver des solutions pour améliorer les conditions de travail de nos membres en centre jeunesse, plaide Andrée Poirier, afin de leur donner les moyens d’offrir une qualité et un niveau de service que les jeunes et leurs familles sont en droit de recevoir. »


« Les intervenant·e·s du Centre jeunesse du CISSS de l’Outaouais connaissent bien les besoins des usager·ère·s. Il faut les écouter. Notre syndicat suit de près la réalité de ses membres sur le terrain et nous appelons l’établissement, ainsi que le Ministère, à travailler de concert avec l’APTS pour mieux identifier les problèmes et, surtout, y apporter des solutions durables. C’est ça avoir vraiment la cause des enfants tatouée sur le coeur », de conclure Andrée Poirier.


À propos de l’APTS


L'Alliance du personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux (l'APTS) regroupe et représente quelque 55 000 membres qui jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement des établissements du réseau. Nos gens offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s’adressent à l’ensemble de la population. L’APTS réunit 2 250 membres en Outaouais, dont 269 travaillent en centre jeunesse.