Bilan 2025 de la DPJ : la situation demeure critique malgré les espoirs

19 juin 2025

Longueuil – L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a pris connaissance du bilan 2025 de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). Même si le rapport tente de mettre en lumière certains problèmes, l’APTS constate une fois de plus que les efforts sur le terrain ne sont pas à la hauteur des besoins criants du réseau.

« Nos membres sont épuisé·e·s et attendent depuis trop longtemps des gestes concrets pour alléger leur charge de travail et améliorer leurs conditions d’exercice. Cela dit, l’arrivée en poste de la nouvelle directrice nationale de la protection de la jeunesse, Lesley Hill, offre une occasion d’améliorer la situation. Nous espérons vivement que son mandat permettra d’instaurer une communication plus fluide, transparente et constructive entre le terrain et les instances décisionnelles. Il est temps de bâtir des ponts solides entre nos équipes et la haute direction, pour le bien des jeunes et de celles et ceux qui les accompagnent », souligne Robert Comeau, président de l’APTS.

L’APTS déplore que les conditions de travail restent très préoccupantes dans plusieurs régions, avec des postes vacants par centaines, une surcharge administrative importante et un manque cruel de ressources. Cela fragilise l’encadrement offert aux jeunes, particulièrement dans les cas de violence familiale ou de transition vers l’âge adulte.

Trop souvent pointé·e·s du doigt, nos intervenant·e·s sauvent des vies et préviennent des drames chaque jour. Malgré leur engagement, ces personnes subissent des coupes budgétaires répétées, une surcharge de travail constante et une dégradation des conditions qui nuisent à la qualité des services.

Couper en prévention, c’est exposer davantage d’enfants à des risques et multiplier les signalements. Malgré de bonnes intentions, il reste clair que les moyens pour agir concrètement font défaut. Selon l’APTS, il est temps d’oser pour vrai en protection de la jeunesse.

Au-delà des enjeux structurels, des phénomènes préoccupants prennent de l’ampleur : la cyberintimidation et les menaces envers les personnes intervenantes en centres jeunesse.

« Il faut dénoncer la multiplication des gestes d’intimidation dont sont victimes nos membres. Être au service de la jeunesse ne devrait jamais exposer une personne à la peur ou à l’insécurité. Plusieurs intervenant·e·s reçoivent des messages haineux, des menaces voilées ou explicites, parfois même des attaques personnelles en ligne. Ce climat toxique ajoute une pression insoutenable à un quotidien déjà lourd et mine la capacité d’agir de nos équipes. Nous exigeons des mesures claires et rapides pour protéger nos membres », déclare Sébastien Pitre, trésorier et responsable du dossier de la protection de la jeunesse à l’APTS.

L’organisation réitère qu’il est urgent de mettre en œuvre les recommandations touchant directement le renforcement des équipes, la valorisation de l’expertise professionnelle et l’accès aux services. Tant que les personnes intervenantes ne sont pas soutenues adéquatement, c’est toute la mission de la DPJ qui est en péril.

À propos de l’APTS
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) regroupe et représente plus de 68 000 membres qui jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement des établissements du réseau. Nos gens offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale, de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s’adressent à l’ensemble de la population.